Traversée sous la Lumière -  Inès Delajoie

Traversée sous la Lumière (eBook)

Le Couvent des Cyprès - 4 -
eBook Download: EPUB
2024 | 1. Auflage
288 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-54962-7 (ISBN)
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Un documentaire voulu par le célèbre producteur Franck Joulin se tourne au Couvent des Cyprès ! S'il n'y avait que cela pour bouleverser le quotidien... d'autres aventures attendent le sympathique et solidaire groupe des sept soeurs qui vivent dans la maison des Glycines, à Lyon, sur la colline de Fourvière. Certains demandent de l'aide, entrainant de multiples intrigues. Comment, sous l'oeil des caméras, se dénoueront les énigmes, en apparence inextricables, qui surgissent inopinément ?

Auteure et professionnelle de santé, Inès DELAJOIE écrit des romans contemporains positifs aux personnages attachants où se succèdent aventures et intrigues. Ce sont des fictions passionnantes, chargées de sens, qui mettent en scène de chaleureuses détectives vivant dans un milieu original. Des livres qui font du bien et invitent à cultiver le bonheur.

Chapitre II


Visite et courrier imprévus


Depuis l’extrémité du couloir, le ton de voix de Roseline semblait à la fois ferme et comme teintée d’une pointe d’émotion… Que se passait-il donc ? Elle devait avoir une bonne raison pour déranger sa grande amie. Raymonde et Roseline se connaissaient si bien ! Elles avaient commencé ensemble la vie au Couvent des Cyprès et leur amitié ne s’était jamais démentie. Une belle complicité caractérisait leur relation entourée d’une chaleureuse compréhension mutuelle.

Sœur Raymonde posa son stylo et ouvrit la porte de sa chambre. À quelques mètres d’elle, Roseline, un peu essoufflée d’avoir gravi rapidement l’étage, apparaissait en se découpant dans la lumière qu’offrait la grande fenêtre du fond du couloir. Pas très grande, avec des cheveux courts grisonnants légèrement ondulés et des yeux d’un noir profond, vêtue d’un pantalon et chemisier de coton orné de motifs fleuris, sœur Roseline regardait son amie :

— Il y a une dame qui vient de sonner, elle veut voir la responsable…

— Ah… encore un agent immobilier ?

— Non, j’ai posé la question, c’est personnel, elle a l’air très émue, souffla Roseline en s’effaçant.

Depuis la venue des sœurs et l’ouverture de l’école des Glycines, il ne se passait pas un mois sans qu’un démarchage d’agent immobilier ne se produise. La grande maison à la vue imprenable sur les hauteurs de la ville était très convoitée. Sœur Raymonde remercia d’un regard complice sa compagne et, intriguée, se dirigea vers le hall d’entrée. Face à elle, se tenait une femme d’une quarantaine d’années, de taille moyenne, mince, habillée d’un jean ajusté et d’une veste en lainage rouge. L’inconnue l’observait au travers de fines lunettes qu’elle rajusta d’un geste. Voyant ses yeux marron encore un peu humides, sœur Raymonde fixa la visiteuse avec un grand sourire rassurant :

— Bonjour ! lança-t-elle, en quoi puis-je vous être utile ?

— Bonjour, Madame, excusez-moi de vous déranger, commença la jeune femme d’une voix jeune et bien timbrée mais qui s’étouffa brusquement, je viens… je viens… pour…

Sœur Raymonde, voyant son trouble, la regarda avec une expression remplie de bonté. D’un geste, elle la guida dans la salle d’activité de l’école qui s’ouvrait sur la droite un peu plus loin dans le couloir. D’une voix douce, elle l’invita à s’asseoir sur l’un des deux fauteuils en skaï noir que les enseignants utilisaient pour surveiller la récréation des élèves quand il pleuvait ou lors des cours de relaxation, proposés régulièrement aux élèves.

— Installez-vous, je vais vous chercher un verre d’eau, vous allez m’expliquer ce qui vous amène, continua sœur Raymonde en posant au passage une main sur son épaule.

La responsable avait une grande habitude de l’écoute. Combien de fois n’avait-elle pas accueilli dans son bureau de Mérincourt des personnes traversant des moments difficiles ? Naturellement, les confidences empreintes de souffrance venaient jusqu’à son oreille attentive, et les visiteurs du Couvent des Cyprès lui demandaient régulièrement des entretiens particuliers. L’attention compatissante et sans jugement était un tel baume pour des âmes éprouvées, un cadeau de grand prix auquel sœur Raymonde attachait une importance première. Cependant, à Lyon, personne ne la connaissait encore ? La maison de Mérincourt lui aurait-elle adressé cette jeune femme ? Pourtant sœur Domitille, la nouvelle responsable, ne l’avait prévenue de rien… Les sanglots de la nouvelle venue n’avaient pas l’air de s’apaiser malgré ses efforts visibles pour se maîtriser. Après avoir bu quelques gorgées d’eau, elle prononça enfin quelques explications :

— Je m’appelle Christine Lemoine, excusezmoi… je suis vraiment bouleversée en rentrant dans cette maison ! Je viens de perdre ma mère décédée après de longues années d’une maladie d’Alzheimer. C’est un deuil douloureux pour moi car… depuis que j’ai eu mes deux enfants…

Un nouveau sanglot interrompit Christine Lemoine. Sœur Raymonde, assise en face d’elle sur une chaise en plastique dépliée, la fixait au travers de ses lunettes rondes cerclées de métal fin. Avec bienveillance et sans le moindre signe d’impatience, elle reprit posément :

— Prenez votre temps… je vous écoute.

— Oui… merci… depuis que j’ai eu mes deux enfants - ils ont six et trois ans - j’ai tout fait pour essayer de retrouver mon père biologique… que je n’ai jamais connu. Je dois vous expliquer un peu ma vie, vous comprendrez pourquoi je suis venue. Ma mère m’a toujours dit qu’elle avait beaucoup aimé mon père mais qu’il avait disparu et qu’elle n’avait jamais pu retrouver sa trace pour l’informer de ma future naissance. Mes parents se sont connus très brièvement et ma mère m’a habituée à vivre sans lui. Très pudique et secrète, elle a tout juste consenti à me révéler son prénom : Victor. Elle me répétait que je n’avais pas de père pour être à mes côtés, que c’était le cas de beaucoup d’enfants. L’acceptation de l’absence de mon père par ma mère était devenue la mienne, naturelle… La rencontre de mes parents avait été un coup de foudre réciproque de quelques semaines, m’avait-elle expliqué, à Lyon, lorsqu’elle était stagiaire dans un magasin de prêt-à-porter de haute couture. Maman ne voulait pas faire d’autre recherche ni me révéler d’autres précisions le concernant. Sur les papiers, elle notait que j’étais née de « père inconnu ». Sans colère ni révolte, maman me répétait sereinement :« Tu n’as pas de père pour t’aider à grandir, mais tu es bien entourée. »

La jeune femme marqua un temps de silence, le regard perdu dans le vague avant de poursuivre :

— J’avoue que j’ai bien vécu cette situation, je n’en ai jamais été tourmentée ni enfant ni même adolescente. Maman était paisible, elle me disait « c’est la vie, chacun a son histoire ». Elle ne s’est jamais remise en couple, pour moi tout cela était normal, je vivais avec elle, j’avais plusieurs modèles paternels dans mon entourage, de nombreux cousins, cousines… et je n’ai jamais souffert d’être fille unique. Nous habitions dans un petit immeuble avec un voisinage agréable, très présent, je ne souffrais pas de solitude. Mais, lorsque j’ai été maman à mon tour…

Christine Lemoine sembla réfléchir, elle rajusta ses lunettes et reprit d’une voix plus grave, lentement :

— Tout a changé… je n’ai fait que penser à lui, sans pouvoir l’imaginer ! C’est terrible, ma mère n’avait aucune photo, je ne sais pas s’il habite la région… Évidemment, j’ai questionné tous ceux qui connaissaient maman dans les années quatre-vingt, l’année de ma naissance. Personne n’a su me dire quoi que ce soit de plus que ce qu’elle ne m’avait déjà révélé, mon père n’avait jamais été vu ni même aperçu. Tout le monde me répétait :« Tu sais, ta mère était très secrète, on a respecté son choix ». J’ai aussi cherché sur internet, les réseaux sociaux, les mairies : le désir de connaître mon père ne me quitte pas. Je n’en dors plus, vivre sans rien savoir de lui me détruit, mais surtout… surtout… j’aurais voulu partager le deuil de maman avec lui ! Vous comprenez ?

Les yeux marron de Christine Lemoine fixaient intensément le regard vert de sœur Raymonde, comme s’ils étaient un rocher sur lequel s’appuyer. Après un instant de silence, chargé de chagrin, elle poursuivit :

— Mon mari et mes enfants sont adorables mais quelque chose de mon histoire a besoin de s’éclaircir, c’est devenu… presque… presque…...

Erscheint lt. Verlag 11.6.2024
Sprache französisch
Themenwelt Literatur Romane / Erzählungen
ISBN-10 2-322-54962-2 / 2322549622
ISBN-13 978-2-322-54962-7 / 9782322549627
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