Heures Indiennes -  Tony Dinand

Heures Indiennes (eBook)

(Autor)

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2024 | 1. Auflage
274 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-47523-0 (ISBN)
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Adeline est une jeune artiste peintre, qui aime la vie, la nature, la montagne Sainte Victoire. Après avoir perdu ses parents, elle se rend compte que l'amour n'est pas au rendez-vous, que le monde dans lequel elle vit, n'est plus celui qu'elle idéalisait, que rien ne va plus comme elle l'avait imaginé depuis son atelier d'artiste. Elle se désespère, vit très mal sa solitude morale et décide de partir loin, après un épisode amoureux décevant. En s'éloignant de sa montagne, elle va tenter de se reconstruire à l'autre bout du monde, au Rajasthan près du Taj Mahal. Des "Heures Indiennes"où elle va trouver le réconfort d'une amitié forte, découvrir un autre monde et comprendre toute l'étendue de ses sentiments perdus. Elle reprendra confiance et reviendra chez elle pour s'accomplir, pleinement et sereinement, en tant qu'artiste reconnue.

Après des études littéraires et une vie très active, l'auteur, photographe et peintre, amoureux de la nature, s'établit en Provence au pied de la montagne Sainte Victoire. Il y goûte aux plaisirs intenses de vagabonder dans une nature généreuse en couleurs et senteurs qu'il retranscrira dans ses écrits.Ses rencontres avec des personnages hauts en couleurs et caractères, plein d'une sagesse proche de la terre, déterminera cette volonté à partager toutes ces activités qui vantent la nature dans laquelle il aime plonger ses racines.La montagne Sainte Victoire sera son ancrage sur cette terre. Il se sert de ses sensations pour traduire cet amour pour ce lieu en se rapprochant de valeurs qu'il considère comme essentielles: l'amour, l'amitié, la fidélité, la sincérité et le partage. Tous les protagonistes de ses romans portent ces valeurs et vous feront vivre cette nature provençale.

I .


Elle avait de longs cheveux bruns et fins, un regard piquant et une énergie folle.

La petite Adeline débordait de vie, et chaque jour elle faisait le bonheur de ses parents. Elle riait, elle aimait dessiner; tout le temps elle dessinait, des paysages, des oiseaux, des arbres et des nuages.

Ses yeux étaient comme deux pistolets entre bleu et vert, ils attiraient l’attention de tous ceux qui la remarquaient.

Elle le savait, ses yeux étaient des armes. Elle n’aimait pas être dérangée quand elle dessinait.

Quand elle montrait ses petites oeuvres à ses parents, elle leur expliquait ce qu’elle faisait, et pourquoi elle le dessinait comme ça.

Il y avait de l’idée dans ses façons de tracer, de colorier, elle avait déjà un trésor caché dans ses doigts fins.

Son père la regardait passionnément, il l’aimait tant cette gamine pleine de vie et ses petits dessins d’arbres et de collines, il les comprenait tellement.

Ce qu’elle voyait, le touchait lui aussi, il disait que c’était beau, mais ne la complimentait jamais au-delà du raisonnable, et le faisait, quand vraiment il sentait cette force qui habitait son petit coeur.

— Dis papa, pourquoi les gens me regardent dans les yeux et après ils tournent la tête ?

— Oh ils ne comprennent pas, ma chérie ! répondaitil doucement et la laissait dessiner, il savait que ce regard était déjà celui d’une adulte bien déterminée.

Cette petite fille avait bien grandi !

Après avoir salué le patron du restaurant qu’elle connaissait, elle se dirigeait directement vers la terrasse fermée du petit bar de son village natal, tout près du centre, au milieu des commerces et de gens de toutes sortes.

Une terrasse discrète, mais joliment décorée de fleurs sur les tables, avec un grand fond de mur tout beige, mélange de moellons et d’enduit à la chaux teintée d’ocre. Elle aimait cette atmosphère vieillotte, cosy. Elle avait choisi une table près de la grande baie vitrée qui lui donnait vue sur toute la rue, jusqu’à l’angle de la rue principale et de la place de la mairie.

Il y avait un peu de monde ce soir.

Des anglais discrets, quelques allemands plus volubiles et assoiffés de bonne bière qui chantait leur hymne national pour le match de rugby de la soirée.

Il y avait aussi des habitants du coin qui venaient dîner, et une vieille religieuse de la congrégation locale des sœurs de la charité, qui s’était assise juste à la table à côté de la sienne.

Adeline avait choisi cette table parce qu’elle lui permettait de voir la vieille maison que sa mère avait occupée quelques années auparavant. Une maison ancienne, qui avait gardé son cachet d’antan, située à l’extrémité de la rue presque en face de la place.

Tout en s’asseyant, elle regardait la porte d’entrée de cette vieille bâtisse, qui donnait sur la rue. Elle lui était encore si familière qu’elle imaginait toute la vie qui avait existé avant, tous les moments qu’elle avait passés ici, à réconforter sa maman, mais ce temps était déjà lointain.

Une certaine nostalgie l’avait gagnée une fois de plus, elle se sentait un peu triste.

La maison n’avait pas été modifiée, mais il n’y avait plus que cette porte blanche, qu’elle avait poussée si souvent, pour lui rappeler quelques souvenirs. Des souvenirs pas toujours agréables, pas toujours en phase avec ce qu’elle aurait aimé conserver dans sa mémoire.

C’était comme ça, elle acceptait le simple fait qu’elle ne pouvait plus rien y faire.

Les voitures passaient devant, le monde ne regardait plus cette porte, elle restait fermée, la vie s’était évanouie derrière, et il n’y avait plus qu’elle, pour encore ouvrir en imagination les battants de cette porte rainurée.

Elle n’y viendrait plus pour apporter les quelques fleurs qu’elle ramassait à la montagne. Quand elle lui offrait, sa maman, avait alors un de ses sourires énigmatiques qu’elle laissait échapper quelques secondes quand elle était heureuse, oubliant sa tristesse permanente.

— Je dois partir ! soupirait-elle, de façon imperceptible, mais presque audible.

Elle venait de se rendre compte de toute évidence, qu’elle parlait seule et que sa voix portait. Se reprenant elle continuait sa pensée, silencieusement, en espérant n’avoir pas dérangé autour d’elle et marmonnait:

— Je n’ai plus rien à faire ici pour l’instant, personne ne m’attend plus désormais…

Ses lèvres avaient prononcé ces mots sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, son regard était vide.

Elle était si triste ce soir.

Cette expression curieuse qu’elle avait sur le visage avait étonné la vieille soeur de la congrégation, qui avait remarqué cette sombre lueur dans le regard d’Adeline; elle l’interpellait gentiment :

— Vous voulez que je vous aide, est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ?

Adeline avait le visage tendu, les mâchoires serrées, les rides de son front se marquaient, comme si elle prenait une décision irrévocable, ce que sa voisine ne pouvait pas comprendre.

— Oh désolée, je me suis laissée emportée, mais merci de m’avoir parlé, je suis confuse. Je réfléchissais tout haut.

Malgré tout, après quelques secondes, elle reprenait:

— Oui en effet, je dois changer ma vie, continuait-elle avec un geste évasif de la main, en regardant la soeur.

— Si je peux vous aider… Vous savez je suis une vieille religieuse, qui en a vu des malheurs, et des grands bonheurs aussi.

— Je m’en doute bien ! répondit Adeline.

— Vous voyez, plus personne ne fait attention à moi, je suis devenue une vieille soeur que personne ne considère plus de nos jours… et si quelques mots peuvent vous réconforter, vous rassurer, je veux bien vous tenir la main, n’hésitez pas !

Adeline s’était retournée, et la remerciait poliment d’un battement de paupières sur son regard clair et chagrin.

Elle fermait les yeux quelques secondes, écoutant ces voisins de table bruyants, qui parlaient très fort, trop fort vraiment. Des italiens avec leurs deux petits chiens, qui ne s’occupaient pas de savoir si les animaux gênaient; leurs petits aboiements pitoyables, pour réclamer un peu de nourriture, devenaient vraiment insupportables dans la salle…

Elle avait envie de crier, et malgré l’inconfort de la situation, continuait ses silencieuses pensées…

— Je vais réaliser le rêve de ma vie maintenant que je suis seule, je vais aller à l’autre bout du monde, ici je n’ai plus personne à qui me confier. Là-bas, ce sera surement différent…

C’était un espoir auquel elle s’accrochait de plus en plus, depuis qu’elle avait cessé de se sentir heureuse. La soeur continuait à la regarder, croisait le regard d’Adeline qui finissait par se confier sobrement.

— Je voudrais partir loin, lui dit-elle.

Pour faire face à tout ce monde qu’elle ne comprenait plus, et à tous ces sentiments d’impossibilité de vivre pleinement heureuse, elle avait décidé qu’elle trouverait un ailleurs, où la vie lui serait plus supportable, ou tout du moins elle pourrait comprendre son mal-être d’ici, et savoir pourquoi on pouvait être heureux partout, et surtout ailleurs qu’ici.

Elle s’était mise en quête d’un bonheur qu’elle ne pouvait imaginer, et cette obsession devenait si forte, qu’elle voulait choisir de quitter cette vie trop rectiligne pour s’aventurer sur des chemins inconnus, loin de son confort habituel.

Ses créations ne suffisaient plus à remplir les vides qui se créaient plus souvent dans ses moments de calme.

En regardant toutes les tables qui s’étaient remplies, elle se demandait comment tous ces gens pouvaient être heureux, comment faisaient-ils pour rire si fort et parler sans avoir peur de dire n’importe quoi.

Elle était vraiment dans une sorte de doute malsain, un doute qui s’insinue lentement et qui peut, avec le temps, vous anéantir.

Elle ne voulait surtout pas de ça, n’avait-elle pas appris à décider de sa vie, à agir.

— Bon, j’ai pris une décision, il faut que je m’y tienne, je ne vais pas flancher parce que je suis toute seule ! Papa m’aurait dit de me battre, j’aurais tellement aimé qu’il soit...

Erscheint lt. Verlag 16.4.2024
Sprache französisch
Themenwelt Literatur Romane / Erzählungen
ISBN-10 2-322-47523-8 / 2322475238
ISBN-13 978-2-322-47523-0 / 9782322475230
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