L'oeuvre théâtrale de Maupassant (eBook)

eBook Download: EPUB
2019 | 1. Auflage
200 Seiten
e-artnow (Verlag)
978-80-273-0197-3 (ISBN)

Lese- und Medienproben

L'oeuvre théâtrale de Maupassant -  Guy De Maupassant
Systemvoraussetzungen
1,99 inkl. MwSt
  • Download sofort lieferbar
  • Zahlungsarten anzeigen
Ce livre numérique comprend les oeuvres théâtrale de Guy de Maupassant. L'édition est méticuleusement éditée et formatée. On compte dans l'immense oeuvre de Guy de Maupassant 6 pièces de théâtre dont deux qui ne furent jamais représentées et une qui fut restée inachevée. La pièce (érotique) 'À la Feuille de rose, maison turque' fut représentée le 13 avril 1875, pour la première fois, chez les peintres Becker et Leloir, dans leur atelier de la rue de Fleurus. Cette pièce fut publiée pour la première fois en 1945. Guy de Maupassant (1850 - 1893) a marqué la littérature française par ses six romans, dont Une vie en 1883, Bel-Ami en 1885, Pierre et Jean en 1887-1888, mais surtout par ses nouvelles, (parfois intitulées contes), comme Boule de suif en 1880, les Contes de la bécasse (1883) ou Le Horla (1887). Ces ?uvres retiennent l'attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique et par le pessimisme qui s'en dégage le plus souvent mais aussi par la maîtrise stylistique. La carrière littéraire de Guy de Maupassant se limite à une décennie - de 1880 à 1890 - avant qu'il ne sombre peu à peu dans la folie et ne meure à quarante-trois ans. Reconnu de son vivant, Guy de Maupassant conserve un renom de premier plan, renouvelé encore par les nombreuses adaptations filmées de ses oeuvres. Contenu: HISTOIRE DU VIEUX TEMPS UNE REPETITION MUSOTTE LA PAIX DU MENAGE LA TRAHISON DE LA COMTESSE DE RHUNE A LA FEUILLE DE ROSE, MAISON TURQUE

HISTOIRE DU VIEUX TEMPS


(1879)
Guy de Maupassant

A Madame Commanville

Madame, je vous ai offert, alors que vous seule la connaissiez, cette toute petite pièce qu’on devrait appeler plus simplement «dialogue». Maintenant qu’elle a été jouée devant le public et applaudie par quelques amis, permettez-moi de vous la dédier.

C’est ma première oeuvre dramatique. Elle vous appartient de toute façon, car après avoir été la compagne de mon enfance, vous êtes devenue une amie charmante et sérieuse; et, comme pour nous rapprocher encore, une affection commune, celle de votre oncle que j’aime tant, nous a, pour ainsi dire, faits de la même famille. Veuillez donc agréer, Madame, l’hommage de ces quelques vers comme témoignage des sentiments très dévoués, respectueux et fraternels de votre ami bien sincère et ancien camarade.

Je ne publierai point cette frêle comédie sans adresser mes bien vifs remerciements à l’homme éclairé et bienveillant qui l’a accueillie et aux artistes de talent qui l’ont fait applaudir.

Sans M. Ballande, qui ouvre si généreusement son théâtre aux inconnus repoussés ailleurs, elle n’aurait peut-être jamais été jouée. Sans Mme Daudoird, si fine comédienne, si attendrie et si charmante dans le rôle de la vieille marquise, et sans M. Leloir, qui porte avec tant de dignité les cheveux blancs du comte, personne ne l’eût, sans doute, remarquée.

Le succès, grâce à eux, a dépassé mes espérances: aussi je veux écrire leurs noms à la première page pour les assurer de ma profonde reconnaissance.


Guy de Maupassant

Paris, le 23 février 1879.

Chambre Louis XV. Grand feu dans la cheminée. On est en hiver. La vieille marquise est dans son fauteuil, un livre sur les genoux; elle paraît s’ennuyer.

UN VALET, annonçant.
Monsieur le comte.

LA MARQUISE
Enfin, cher comte, vous voici;
Vous pensez donc toujours aux vieux amis, merci Je vous attendais presque avec inquiétude;
De vous voir chaque jour on a pris l’habitude;
Puis, je ne sais pourquoi, je suis triste ce soir.
Venez, auprès du feu allons nous asseoir Et causer.
LE COMTE, s’asseyant après lui avoir baisé la main.
Moi, je suis tout triste aussi, marquise,
Et lorsqu’on se fait vieux, cela démoralise.
Les jeunes ont au coeur cargaison de gaieté;
Un nuage en leur ciel est bien vite emporté,
Et toujours tant de buts, tant d’amours à poursuivre!
Nous autres, il nous faut de la gaieté pour vivre;
La tristesse nous tue, elle s’attache à nous
Comme la mousse à l’arbre épuisé. Voyez-vous,
Contre ce mal terrible il faut bien se défendre.
Et puis, tantôt, d’Armont est venu me surprendre
Nous avons remué la cendre des vieux jours,
Parlé des vieux amis et des vieilles amours;
Et, depuis ce moment, comme une ombre incertaine,
Je revois s’agiter ma jeunesse lointaine.
Aussi je suis venu, tout triste et tout blessé,
M’asseoir auprès de vous, et parler du passé.

LA MARQUISE
Moi, depuis le matin, l’horrible froid m’assiége;
J’entends souffler le vent, je vois tomber la neige.
A notre âge, l’hiver afflige et fait souffrir;
Quand il gèle bien fort on croit qu’on va mourir.
Oui, causons, car un bon souvenir de jeunesse
Ravive par instants notre froide vieillesse.
C’est un peu de soleil…

LE COMTE
Mais dans un jour d’hiver;
Mon soleil est bien pâle et mon ciel bien couvert.

LA MARQUISE
Allons racontez-moi quelque folle équipée.
Vous étiez, dit l’histoire, un grand traîneur d’épée,
Jadis, monsieur le comte, insolent, beau garçon,
Riche, bon gentilhomme et de fière façon;
Vous avez fait scandale, et croisé votre lame
Avec plus d’un mari; car une belle dame,
Un soir que nous causions, m’a raconté, tout bas,
Que tous les coeurs sauraient au seul bruit de vos pas.
Si l’on ne m’a menti, vous avez été page,
Grand coureur de ruelle et faiseur de tapage;
Et vous avez dormi quatre mois en prison
Pour un certain manant pendu dans sa maison,
Lequel avait, dit-on, femme jeune et jolie.
La femme d’un manant, comte, quelle folie!
Quatre mois en prison pour cela! C’eût été
Dame de haute race et de grande beauté,
Soit… Voyons, prouvez-moi quelque galante histoire
De grande dame; amour romanesque, et l’armoire
Classique où le mari, dans ses retours subits,
Surprend l’amant transi parmi les vieux habits.

LE COMTE
Et pourquoi donc toujours, toujours la grande dame?
Les autres, cependant, plaisent aussi: la femme
Est faite pour charmer, qu’elle soit noble ou non.
La grâce est sans aïeux et la beauté sans nom.

LA MARQUISE
Merci! Je ne veux point de vos amours banales.
Vous avez autre chose au fond de vos annales,
Cher comte, et maintenant, je vous écoute. Allez!

LE COMTE
Il faut vous obéir, puisque vous le voulez.
Ah! Certes, le proverbe est bien vrai, sur mon âme,
Qui prétend que Dieu veut ce que veut une femme.
Quand je vins â la Cour j’étais sentimental;
J’ouvris bientôt les yeux; le réveil fut brutal Par exemple. J’aimai, j’aimai la toute belle
Comtesse de Paulé. Je la croyais fidèle.
Je la surpris, un soir, aux bras d’un autre amant;
J’en eus le coeur brisé, marquise, et sottement
Je la pleurai deux mois! Mais la Cour et la Ville
Ont bien ri. Cette engeance est envieuse et vile,
Siffle les malheureux, applaudit au succès;
J’étais trompé, j’avais donc perdu mon procès.
Pourtant, bientôt après, j’eus une autre maîtresse;
Mais nous logions encore â deux dans sa tendresse.
L’autre était un poète. Il lui tournait des vers,
L’appelait fleur, étoile, astre de l’univers,
Et je ne sais quels noms. Je provoquai le drôle;
C’était un bel esprit, il resta dans son rôle;
Trop lâche pour se battre, il fit un plat sonnet…
Et l’on en rit encor, me traitant de benêt.
La leçon, cette fois, mit un terme à mes doutes,
Je cessai d’en voir une, et je les aimai toutes.
Or je pris pour devise un dicton très ancien:
«Bien fol est qui s’y fie» et je m’en trouvai bien.

LA MARQUISE
Mais, autrefois, quand vous déclariez votre flamme,
Et soupiriez aux pieds de quelque belle dame,
L’enveloppant d’amour, de respects et de soins,
Parliez-vous ainsi?

LE COMTE
Non; mais avouez du moins,
Entre nous, que la femme est une enfant gâtée.
On l’a trop adulée, et surtout trop chantée.
Ses flatteurs attitrés, les faiseurs de sonnets,
Lui versant tout le jour, comme des robinets,
Compliments distillés au suc de poésie,
En ont fait un enfant gonflé de fantaisie.
Aime-t-elle du moins? Point du tout; il lui faut,
Non l’amour de vingt ans, et dont le seul défaut
Est d’aimer saintement, comme on aime à cet âge,
Mais un roué; celui qu’on regarde au passage
Avec étonnement et presque avec respect,
Toute femme s’émeut et tremble â son aspect,
Parce qu’il est, mérite assurément fort rare,
Le premier séducteur de France et de Navarre!
Non qu’il soit jeune, non qu’il soit beau, non qu’il ait
De grandes qualités… Rien; mais cet homme plait
Parce qu’il a vécu. Voilà la chose étrange;
Et c’est ainsi pourtant que l’on séduit cet ange!
Mais quand un autre vient demander, par hasard,
De quel tribut payer l’aumône d’un regard,
Elle lui rit au nez et demande la lune!
Et, vous le savez bien, je ne parle pas d’une,
Mais de beaucoup.

LA MARQUISE
C’est très galant; encor merci!
A mon tour, à présent, écoutez bien ceci:
Un vieux renard perclus, mais de chair fraîche avide,
Rôdait, certaine nuit, triste et le ventre vide;
Il allait, ruminant ses festins d’autrefois,
La poulette surprise un soir au coin d’un bois,
Et le souple lapin qu’on prenait à la course.
L’âge, de ces douceurs, avait tari la source;
On était moins ingambe et l’on jeûnait souvent.
Quand un parfum de chassé apporté par le vent
Le frappe, un éclair brille en sa vieille prunelle.
Il aperçoit, dormant et la tête sous l’aile,
Quelques jeunes poulets perchés sur un vieux mur.
Mais renard est bien lourd et le chemin peu sûr,
Et malgré son envie, et sa faim, et son jeûne:
«Ils sont trop verts, dit-il, et bons… Pour un plus jeune.»

LE COMTE
Marquise, c’est méchant, ce que vous dites là;
Mais je vous répondrai: Samson et Dalila,
Antoine et Cléopâtre, Hercule aux pieds d’Omphale.

LA MARQUISE
Vous avez en amour une triste morale!

LE COMTE
Non; l’homme est comme un fruit que Dieu sépare en deux.
Il marche par le monde; et, pour qu’il soit heureux,
Il faut qu’il ait trouvé, dans sa course incertaine,
...

Erscheint lt. Verlag 25.4.2019
Verlagsort Prague
Sprache französisch
Themenwelt Literatur Anthologien
Literatur Lyrik / Dramatik Dramatik / Theater
Literatur Romane / Erzählungen
Schlagworte Amour • Bécasse • Fiction • Horla • littérature • théâtre
ISBN-10 80-273-0197-1 / 8027301971
ISBN-13 978-80-273-0197-3 / 9788027301973
Haben Sie eine Frage zum Produkt?
EPUBEPUB (Wasserzeichen)
Größe: 1,2 MB

DRM: Digitales Wasserzeichen
Dieses eBook enthält ein digitales Wasser­zeichen und ist damit für Sie persona­lisiert. Bei einer missbräuch­lichen Weiter­gabe des eBooks an Dritte ist eine Rück­ver­folgung an die Quelle möglich.

Dateiformat: EPUB (Electronic Publication)
EPUB ist ein offener Standard für eBooks und eignet sich besonders zur Darstellung von Belle­tristik und Sach­büchern. Der Fließ­text wird dynamisch an die Display- und Schrift­größe ange­passt. Auch für mobile Lese­geräte ist EPUB daher gut geeignet.

Systemvoraussetzungen:
PC/Mac: Mit einem PC oder Mac können Sie dieses eBook lesen. Sie benötigen dafür die kostenlose Software Adobe Digital Editions.
eReader: Dieses eBook kann mit (fast) allen eBook-Readern gelesen werden. Mit dem amazon-Kindle ist es aber nicht kompatibel.
Smartphone/Tablet: Egal ob Apple oder Android, dieses eBook können Sie lesen. Sie benötigen dafür eine kostenlose App.
Geräteliste und zusätzliche Hinweise

Buying eBooks from abroad
For tax law reasons we can sell eBooks just within Germany and Switzerland. Regrettably we cannot fulfill eBook-orders from other countries.

Mehr entdecken
aus dem Bereich
Schauspiel in sechs Bildern

von Hansjörg Schneider

eBook Download (2021)
Diogenes (Verlag)
7,99