Nouveau Chemin -  Christophe Savard

Nouveau Chemin (eBook)

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2020 | 1. Auflage
332 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-19587-9 (ISBN)
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Quelle est la genèse des Quatre As et du Fificuik ? Pourquoi Amalia a-t-elle un tel parcours personnel ? Pourquoi la divination par les Tarots est-elle toujours pertinente avec ce tireur ? D'où vient cette capacité à analyser un personnage en quelques secondes ? En lisant ce récit, compilation de souvenirs de jeunesse passés à Nouvion, vous trouverez les principales réponses à ces questions. Entre les lignes ou parfois entre les mots, dont la mission principale consiste à transcrire les sentiments et les ressentis de cet extraverti hyper-sensible et trop intelligent pour son époque, vous y trouverez aussi un éclairage personnel sur l'enfance et une analyse des actes et des lieux qui contribuent à construire un Humain. À la différence des autres ouvrages de ce même auteur, vous allez croiser des personnages réels, retrouver leurs ressentis, leurs histoires, leurs existences, sans pour autant violer leur intimité. Ces récits comprennent une part majoritaire d'auto-interprétation cumulative, assurant un regard forcément biaisé par les biais cognitifs issus des expériences menées, des résultats obtenus et de leur interprétation. Consigner les souvenirs avant qu'ils ne s'effacent dans les limbes de la mémoire humaine : une belle et subjective ambition pour assurer l'immortalité aux acteurs de son enfance. L'exutoire de ses pages assure la conservation de cette époque, aujourd'hui révolue, de ces ambiances et de ces comportements typiques, avant qu'ils ne s'effacent de ma mémoire.

Son style particulier en anticipation et ses joutes de mots et de l'esprit vous transporteront dans un univers aux portes de sa réalité fiction. Au fil des pages, vous découvrirez des personnages fantasques aux mille facettes, des paysages étranges que vous penserez reconnaître. Préparez-vous à plonger en apnée dans ses histoires tant extraordinaires qu'incroyables défiant le temps et l'espace.

Chapitre 1 – Innocence


Immanquablement, les souvenirs sont plus nimbés de rose qu'inscrits en rouge ou en noir dans les méninges. Surtout lorsqu'ils évoquent les périodes de l'innocence et des espoirs en un avenir meilleur. Cet avenir qui reste à construire sur les bases du présent et d'un court passé nimbé du passé des Anciens.

L'espoir d'un avenir meilleur... Il ne faut jamais abandonner cet espoir. Au moment où j'écris ces lignes, un personnage de renommée mondiale vient de nous quitter en plein milieu de son adolescence, à 94 ans... Son esprit était encore rempli d'une multitude de projets, comme celui d'une comédie musicale qu'il aurait montée pour ces 97 ans ou celui d'un dernier album avec tournée mondiale pour le passage du cap des trois chiffres. Il avait enfin commencé à envisager de prendre sa retraite, lorsqu'il aurait passé les 100 ans ! Oui, Charles Aznavour avait l'âge qu'aurait dû avoir ma grand-mère si elle était encore en vie. Un an de moins que mon grand-père s'il avait eu une autre existence. Ils sont partis respectivement à 69 et 54 ans. Aznavour a respiré pendant presque l'équivalent de deux vies de mon aïeul.

Lorsque j'étais enfant, vers l'âge de 8 ou 10 ans, et que je jouais seul dans la cour, chez ma grand-mère, à chaque fois qu'une voiture passait dans la rue (autrement dit une fois par heure au maximum, à l'époque), je tournais la tête dans la direction opposée à la rue ou je fermais les yeux pour ne pas qu' « ils » les voient. J'imaginais qu' « on » voulait me remplacer. Pour cela, il ne « leur » manquait qu'une seule donnée biométrique. Cette seule donnée manquant à « leur » collection d'informations était la couleur de mes yeux. Il n'y avait dans ce comportement gamin rien d'anormal. N'y cherchez ni théorie du complot, ni un quelconque début de paranoïa... C'était juste le fruit de mes lectures enfantines : Picsou magazine ou Castors-juniors, ou des dessins animés comme Scoubidou-bidou ou encore des feuilletons américains qui étaient déjà diffusés à l'époque les après-midi de vacances. Une parano bien innocente, sans tomber dans un délire d'illusion des sosies de Capgras mais qui, au fond, trahit l'ambiance de guerre froide qui régnait à l'époque. Les temps actuels, marqués par la quantité impressionnante de traces numériques laissées par chacun sur internet, ne nous rendent-ils pas tous vulnérables face à quiconque les recueillerait et qui en saurait plus sur nous que nous-mêmes ? Nous sommes aujourd'hui très exposés dans notre essence-même. Dans mon enfance, nous ne pensions pas au virtuel, à la méta-cognition ou aux traces numériques. Nous vivions plus dans le concret. Chaque matin, nous n'étions pas sûrs de ne pas nous prendre une bombe H sur la tête. Si vous ne saisissez pas ce que cette crainte latente implique, regardez le clip du groupe Ultravox chantant « dancing with tears in my eyes » et vous comprendrez mieux le ressenti de l'époque. À tout moment, il était possible d'être rayés de la carte sans même avoir le temps d'en comprendre la raison, la justification ou l'excuse. Et, comme dans le clip de cette chanson, nous ne craignions pas forcément de disparaître suite à une attaque soviétique, mais juste d'être atomisés quelque soit la source de l'explosion.

Mes grand-parents maternels habitaient une partie du rez-de-chaussée d'une cité cheminote dans une ville cheminote, dont le maire était un cheminot. Donc, il était communiste !

Bien avant que des urbanistes parisiens viennent un jour me parler du concept de « cité-jardin » et me vanter que ce genre d'urbanisme était doté d'un avenir certain, je connaissais les cités ouvrières. Elles sont constituées de maisons individuelles aménagées de plusieurs petits appartements dans lesquels étaient logés les ouvriers et leur famille. Les ouvriers étaient généralement ceux employés par la société propriétaire des terrains et des constructions. Par la suite, les cités ont finis sous le contrôle de différents offices de HLM (Habitations à Loyers Modérés). Partout en Ardennes comme dans les régions industrialisées, ce genre d'urbanisme avait cours. Dans le Nord, les corons – maintenant appelées des maisons de ville – tenaient lieu de cités. Dans le quartier de Manchester à Charleville-Mézières – mon quartier d'habitation de 1968 à 1981 – les cités des HLM s'alignaient autour de l'école maternelle. À St-Julien, plus près de la vieille ville de Mézières, s'alignaient les citées liées à l'usine de la Macérienne. À quelques petites dizaines de kilomètres en amont sur le fleuve de Meuse, il y avait également d'autres cités dans d'autres villes. Oui, messieurs les Parisiens ! Un fleuve se jette dans la mer et une rivière dans un fleuve. Or la Meuse partage son estuaire avec le Rhin, donc, ce n'est pas une rivière, mais bien un fleuve. Et messieurs les habitants de Montereau-Fault-Yonne, en Seine-et-Marne, vous n'avez qu'un seul fleuve qui traverse votre ville, l'Yonne se jetant dans la Seine n'est qu'une rivière. Désolé de détruire votre rêve linguistique.

Quittons cette première parenthèse, qui n'est que l'une des multiples digressions qui vont jalonner ce récit, pour revenir sur le fil de la discussion. Parmi ces villes accrochées à l'historique cours d'eau, Nouvion-sur-Meuse était, avant la Libération, une bourgade comme il en existait de nombreuses en Ardennes : principalement agricole, avec peut-être quelques activités industrielles liées à la présence du fleuve. Avec l’essor du chemin de fer, au début du XXème siècle, la ville commença à se développer. Puis, elle grandit considérablement lorsqu'un dépôt et un centre de triage fut construit sur la ville de Lumes, située juste à côté de Nouvion, en aval du fleuve. Ainsi, pour loger les cheminots chargés de l'entretien et du triage des wagons, il fallait bien que l'État investisse dans des logements. La Société Nationale des Chemins de Fers Français fit ainsi construire bon nombre de cités sur la ville de Nouvion, permettant un accès aisé à ses employés, pouvant se rendre au boulot à pied ou en vélo, en longeant les rails pour rejoindre le triage. Paradoxalement, il était plus facile d'implanter des cités sur Nouvion, même si d'autres, moins nombreuses, furent également implantées sur Lumes.

Ainsi, rapidement la population de Nouvion devient majoritairement constituée d'agents de la SNCF et de leur familles. Il est donc tout aussi logique que le premier édile soit alors issu de cette partie de la population. Et à l'époque, les ouvriers n'étaient ni tentés par les sirènes de l'extrême-droite, la guerre ayant laissé des traces profondes dans la société sur un territoire qui avait été quasiment intégré au Reich, ni intéressés par un « doux ché » médiatique et millionnaire. Ils étaient beaucoup plus terre à terre, ou beaucoup plus utopiques : ils croyaient majoritairement en la révolution prolétaire, comme environ un quart des électeurs dans cette France de l'après-guerre.

Ce monde ouvrier ne vivait plus dans l'univers gris de Germinal... Quoique ! En effet, les bains se prenaient encore dans des bassines en inox, la salade était encore lavée et secouée à la main dans la cour et les enfants d'une même famille dormaient encore souvent tous dans le même lit... Quoi qu'il en soit, à la différence des générations précédentes, la génération de l'après-guerre était réellement la première qui se voyait offrir la possibilité de conserver une trace visuelle de ses ancêtres, grâce aux photos. Oh certes ! Je ne me souviens que de l'appareil de mon oncle Jean, acheté dans les années soixante : un petit boîtier en plastique noir sur lequel était écrit, à côté de l'objectif, le nom de la ville dans laquelle plus tard il partira vivre : Lens ! C'est ainsi qu'il existait quelques photos de nos ancêtres récents, prises souvent par des professionnels, et en plans posés. Aujourd'hui, cela semble si banal de prendre une photo : tu attrapes ton téléphone qui se ballade dans ta poche et tu appuies ; Clic-clac ! Dans la boîte ! Te voilà avec plein d'images d'un événement banal. Et,...

Erscheint lt. Verlag 13.7.2020
Sprache französisch
Themenwelt Literatur Romane / Erzählungen
ISBN-10 2-322-19587-1 / 2322195871
ISBN-13 978-2-322-19587-9 / 9782322195879
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