Toutes les comédies de Shakespeare en Français (eBook)

eBook Download: EPUB
2018
1434 Seiten
Seltzer Books (Verlag)
978-1-4554-4751-0 (ISBN)

Lese- und Medienproben

Toutes les comédies de Shakespeare en Français -  William Shakespeare
Systemvoraussetzungen
0,84 inkl. MwSt
  • Download sofort lieferbar
  • Zahlungsarten anzeigen




Toutes les 12 comédies de Shakespeare traduites en français par M. Guizot.




PAROLLES.--C'est un corbeau du même nid. Il n'est pas tout à fait aussi grand que l'autre en bonté, mais il l'est bien plus en méchanceté. Il surpasse son frère en lâcheté, et cependant son frère passe pour un des plus grands poltrons qu'il y ait; dans une retraite, il court mieux que le moindre valet; mais, ma foi, quand il faut charger, il est sujet aux crampes.

 

L'INTERPRÈTE.--Si l'on vous fait grâce de la vie, entreprendrez-vous de trahir le Florentin?

 

PAROLLES.--Oui, et le capitaine de sa cavalerie aussi, le comte de Roussillon.

 

L'INTERPRÈTE.--Je vais le dire à l'oreille du général et savoir ses intentions.

 

PAROLLES.--Je ne veux plus entendre de tambours: malédiction sur tous les tambours! C'était uniquement pour paraître rendre un service et pour en imposer à ce jeune débauché de comte que je me suis jeté dans le péril; et cependant qui aurait jamais soupçonné une embuscade là où j'ai été pris?

 

L'INTERPRÈTE, revenant à lui comme avec la réponse du général.--Il n'y a point de remède, monsieur: il vous faut mourir. Le général dit que vous, qui avez si lâchement dévoilé les secrets de votre armée et fait de si indignes portraits d'officiers qui jouissent de la plus haute estime, vous n'êtes bon à rien dans le monde: ainsi il vous faut mourir. Allons, bourreau, abats-lui la tête.

 

PAROLLES.--O mon Dieu! monsieur, laissez-moi la vie, ou laissez-moi du moins voir ma mort.

 

L'INTERPRÈTE.--Vous allez la voir; et faites vos adieux à tous vos amis. (Il lui ôte son bandeau.) Tenez, regardez autour de vous. Connaissez-vous quelqu'un ici?

 

BERTRAND.--Bonjour, brave capitaine.

 

SECOND OFFICIER.--Dieu vous bénisse, capitaine Parolles!

 

PREMIER OFFICIER.--Dieu soit avec vous, noble capitaine!

 

SECOND OFFICIER.--Capitaine, de quoi me chargez-vous pour le seigneur Lafeu? Je pars pour la France.

 

PREMIER OFFICIER.--Digne capitaine, voulez-vous me donner une copie de ce sonnet que vous avez adressé à Diane en faveur du comte de Roussillon? Si je n'étais pas un poltron, je vous y forcerais: mais adieu, portez-vous bien.

 

L'INTERPRÈTE.--Vous êtes perdu, capitaine: il n'y a plus rien en vous qui tienne encore que votre écharpe.

 

PAROLLES.--Qui pourrait ne pas succomber sous un complot?

 

L'INTERPRÈTE.--Si vous pouviez trouver un pays où il n'y eût que des femmes aussi déshonorées que vous, vous pourriez commencer une nation bien impudente. Adieu, je pars pour la France aussi; nous y parlerons de vous.

 

(Ils sortent.)

 

PAROLLES.--Eh bien! je suis encore reconnaissant. Si mon coeur était fier, il se briserait à cette aventure.--Je ne serai plus capitaine; mais je veux manger et boire et dormir aussi à mon aise qu'un capitaine. Ce que je suis encore me fera vivre. Que celui qui se connaît pour un fanfaron tremble à ce dénoûment, car il arrivera que tout fanfaron sera convaincu à la fin d'être un âne. Va te rouiller, mon épée; ne rougissez plus, mes joues; et toi, Parolles, vis en sûreté dans ta honte. Puisque tu es dupé, prospère par la duperie; il y a de la place et des ressources pour tout le monde, je vais les chercher.

 

SCÈNE IV,   A Florence.--Une chambre dans la maison de la veuve.

 

Entrent HÉLÈNE, LA VEUVE, DIANE.

 

HÉLÈNE.--Afin de vous convaincre que je ne vous ai pas fait d'injure, un des plus grands princes du monde chrétien sera ma caution; il faut nécessairement qu'avant d'accomplir mes desseins je me prosterne devant son trône. Il fut un temps où je lui rendis un service important, presque aussi cher que sa vie; un service, dont la reconnaissance pénétrerait le sein de pierre du Tartare même pour en faire sortir des remerciements. Je suis informée que Sa Majesté est à Marseille, et nous avons un cortége convenable pour nous conduire dans cette ville. Il faut que vous sachiez que l'on me croit morte. L'armée étant licenciée, mon mari retourne chez lui, et, avec le secours du ciel et l'agrément du roi mon bon maître, nous y serons rendues avant notre hôte.

 

LA VEUVE.--Douce dame, jamais vous n'avez eu de serviteur qui se soit chargé avec plus de zèle de vos affaires.

 

HÉLÈNE.--Ni vous, madame, n'avez eu d'ami dont les pensées travaillent avec plus d'ardeur à récompenser votre affection: ne doutez pas que le ciel ne m'ait conduite chez vous pour assurer la dot de votre fille, comme il l'a destinée à être mon appui et mon moyen pour gagner mon mari. Mais que les hommes sont étranges de pouvoir user avec tant de plaisir de ce qu'ils détestent, lorsque, se fiant imprudemment à leurs pensées déçues, ils souillent la nuit sombre! Ainsi, la débauche se repaît de l'objet de ses dégoûts à la place de ce qui est absent. Mais nous parlerons plus tard de cela.--Vous, Diane, il vous faudra souffrir encore pour moi quelque chose, sous là direction de mes faibles instructions.

 

DIANE.--Que l'honneur et la mort s'accordent ensemble dans ce que vous m'imposerez, et je suis à vous pour souffrir ce que vous voudrez.

 

HÉLÈNE.--Cependant je vous prie... Mais bientôt le temps amènera la saison de l'été, où les églantiers auront des feuilles aussi bien que des épines, et seront aussi charmants qu'ils sont piquants. Il faut que nous partions; notre voiture est prête, et le temps nous presse. Tout va bien qui finit bien. La fin est la couronne des entreprises; quelle que soit la carrière, c'est la fin qui en décide la gloire.

 

(Elles sortent.)

 

SCÈNE V,   En Roussillon.--Appartement dans le palais de la comtesse.

 

Entrent LA COMTESSE, LAFEU, LE BOUFFON.

 

LAFEU.--Non, non; votre fils a été égaré par un faquin en taffetas, dont l'infâme safran vous teindrait de cette couleur toute la molle et flexible jeunesse d'une nation. Sans ceci, votre belle-fille vivrait encore, et votre fils, qui est ici en France, serait bien plus avancé par le roi sans ce bourdon à queue bigarrée.

 

LA COMTESSE.--Je voudrais bien ne l'avoir jamais connu, il a tué la plus vertueuse femme dont la création ait fait l'honneur à la nature. Quand elle aurait été de mon sang et qu'elle m'eût coûté les tendres gémissements d'une mère, jamais ma tendresse pour elle n'eût pu être plus profonde.

 

LAFEU.--C'était une bonne dame: nous pouvons bien cueillir mille salades avant d'y retrouver une herbe pareille.

 

LE BOUFFON.--Oh! oui, monsieur; elle était ce qu'est la douce marjolaine dans une salade, ou plutôt l'herbe de grâce[38].

 

[Note 38: La rue.]

 

LAFEU.--Ce ne sont pas là des herbes à salade, faquin, ce sont dès herbes pour le nez.

 

LE BOUFFON.--Je ne suis pas un grand Nabuchodonosor, monsieur; je ne me connais pas beaucoup en herbes.

 

LAFEU.--Qui fais-tu profession d'être? coquin ou fou?

 

LE BOUFFON.--Fou, monsieur, au service d'une femme, et coquin au service d'un homme.

 

LAFEU.--Que veut dire cette distinction?

 

LE BOUFFON.--Je voudrais escamoter à un homme sa femme et faire son service.

 

LAFEU.--Comme cela, vraiment, tu serais un coquin à son service.

 

BOUFFON.--Et je donnerais à sa femme ma marotte[39] pour faire son service.

 

[Note 39: Court bâton surmonté d'une tête; c'était le sceptre des fous.]

 

LAFEU.--Allons, j'en conviens, tu es à la fois un coquin et un fou.

 

LE BOUFFON.--A votre service.

 

LAFEU.--Non, non, non.

 

LE BOUFFON.--Eh bien! monsieur, si je ne vous sers pas, je puis servir un aussi grand prince que vous.

 

LAFEU.--Qui est-ce? Est-ce un Français?

 

LE BOUFFON.--Ma foi, monsieur, il a un nom anglais, mais sa physionomie est plus chaude[40] en France qu'en Angleterre.

 

[Note 40: Allusion à la maladie française, Morbus gallicus.]

 

LAFEU.--Quel est ce prince?

 

LE BOUFFON.--Le prince...

Erscheint lt. Verlag 1.3.2018
Übersetzer William Shakespeare
Sprache französisch
Themenwelt Literatur Lyrik / Dramatik Dramatik / Theater
ISBN-10 1-4554-4751-X / 145544751X
ISBN-13 978-1-4554-4751-0 / 9781455447510
Haben Sie eine Frage zum Produkt?
EPUBEPUB (Adobe DRM)
Größe: 1,4 MB

Kopierschutz: Adobe-DRM
Adobe-DRM ist ein Kopierschutz, der das eBook vor Mißbrauch schützen soll. Dabei wird das eBook bereits beim Download auf Ihre persönliche Adobe-ID autorisiert. Lesen können Sie das eBook dann nur auf den Geräten, welche ebenfalls auf Ihre Adobe-ID registriert sind.
Details zum Adobe-DRM

Dateiformat: EPUB (Electronic Publication)
EPUB ist ein offener Standard für eBooks und eignet sich besonders zur Darstellung von Belle­tristik und Sach­büchern. Der Fließ­text wird dynamisch an die Display- und Schrift­größe ange­passt. Auch für mobile Lese­geräte ist EPUB daher gut geeignet.

Systemvoraussetzungen:
PC/Mac: Mit einem PC oder Mac können Sie dieses eBook lesen. Sie benötigen eine Adobe-ID und die Software Adobe Digital Editions (kostenlos). Von der Benutzung der OverDrive Media Console raten wir Ihnen ab. Erfahrungsgemäß treten hier gehäuft Probleme mit dem Adobe DRM auf.
eReader: Dieses eBook kann mit (fast) allen eBook-Readern gelesen werden. Mit dem amazon-Kindle ist es aber nicht kompatibel.
Smartphone/Tablet: Egal ob Apple oder Android, dieses eBook können Sie lesen. Sie benötigen eine Adobe-ID sowie eine kostenlose App.
Geräteliste und zusätzliche Hinweise

Buying eBooks from abroad
For tax law reasons we can sell eBooks just within Germany and Switzerland. Regrettably we cannot fulfill eBook-orders from other countries.

Mehr entdecken
aus dem Bereich
The Experimental Theater in France

von Leonard C. Pronko

eBook Download (2023)
University of California Press (Verlag)
43,99