Le Juge Et Les Sorcières (eBook)

Une Enquête Du 16ème Siècle
eBook Download: EPUB
2017
182 Seiten
Tektime (Verlag)
978-88-85356-56-6 (ISBN)

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Le Juge Et Les Sorcières - Guido Pagliarino
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En l'an 1530, Paolo Grillandi, juge pontifical et président du tribunal séculier de Rome, enquête sur un homicide turbide et un enlèvement ignoble, parvenant, peu à peu, et non sans en payer un lourd tribut, à éclaircir d'obscures agissements de personnages excellents acquis au satanisme, à l'assassinat et à la sexualité la plus bestiale, et livrant finalement à la justice des auteurs, non pas d'un mais d'une longue série de délits, qu'il condamnera à être brûlés, selon la loi de l'époque ; mais bien que longue, dangereuse, et minée par les attentats à sa vie, c'est le chemin que le magistrat doit parcourir pour aboutir à la preuve. En même temps, de chasseur impitoyable de sorcières, il se convertit en homme perplexe et clément à la suite à certaines expériences et rencontres, en premier lieu celle du jeune et très culte évêque Micheli qui était parmi les quelques ecclésiastiques de cette époque à combattre le fanatisme au nom de l'adorable Raison divine. Dans ce climat de chasse...
En l'an 1530, Paolo Grillandi, juge pontifical et président du tribunal séculier de Rome, enquête sur un homicide turbide et un enlèvement ignoble, parvenant, peu à peu, et non sans en payer un lourd tribut, à éclaircir d'obscures agissements de personnages excellents acquis au satanisme, à l'assassinat et à la sexualité la plus bestiale, et livrant finalement à la justice des auteurs, non pas d'un mais d'une longue série de délits, qu'il condamnera à être brûlés, selon la loi de l'époque ; mais bien que longue, dangereuse, et minée par les attentats à sa vie, c'est le chemin que le magistrat doit parcourir pour aboutir à la preuve. En même temps, de chasseur impitoyable de sorcières, il se convertit en homme perplexe et clément à la suite à certaines expériences et rencontres, en premier lieu celle du jeune et très culte évêque Micheli qui était parmi les quelques ecclésiastiques de cette époque à combattre le fanatisme au nom de l'adorable Raison divine. Dans ce climat de chasse aux sorcières que connut la Renaissance, entre de multiples coups de théâtre qui se multiplient jusqu'aux dernières pages de ce livre, le lecteur assistera, entre autre, à un duel d'épées avec le diable en personne, au sac de Rome, rencontrera des philosophes et des mages gnostiques, des esclaves, des brigands, des saints et des ensorcelés, tout cela dans une Italie désormais proche du Concile de Trente, différente de celle d'aujourd'hui, et pourtant, similaire. Il se trouve dans ce roman, historique mais aussi policier par certains aspects, de grandes figures passées à l'Histoire et des personnages historiques mineurs comme l'avocat Ponzinibio, adversaire des violences portées tant par l'Inquisition catholique que par les tribunaux religieux protestants et dont l'image annonce, avec beaucoup d'anticipation, les adversaires de la peine de mort tel Beccaria ; et des portraits royaux tel Balestrini, lui aussi ensorcelé, et le terrible inquisiteur dominicain Spina. Ce même protagoniste Grillandi est une figure historique, même si en réalité, il n'était qu'un avocat fanatique dénonciateur de sorcières, davantage qu'un juge pontifical. Parmi les personnages imaginaires, il y a Mora, jeune amante soumise au juge et qui cache des secrets horribles et tourmentés, figure de premier ordre, pour avoir livré elle-même au magistrat la solution de l'enquête. D'autres personnages sont issus de l'imagination, tels que l'énigmatique chevalier Rinaldi et le diabolique prince Biancacroce, figure de l'ombre et jamais au premier plan, telle une marionnette : une sorte de chef mafieux caché, doublé par Rinaldi qui, lui, agissait à découvert. L'évêque Micheli est, lui aussi, un personnage de fiction, même s'il préfigure d'autres prélats qui, eux, ont existés, comme Pole, Sadoleto et Morone qui, tous, furent accusés d'hérésie par l'Inquisition pour avoir prêché la charité évangélique contre les violences des inquisiteurs ; tout comme des personnages tels que le curé de Grottaferrata, du sicaire Trallo, de l'épéiste Fuentes Villata, du chef brigand et frère de Marietta, du juge Salati et du lieutenant Rissoni. Le roman se réfère à la mentalité du 16ème siècle, évidemment, car comme le savent bien les historiens, il faut regarder le passé en se libérant des façons de sentir contemporaines, pour éviter les anachronismes ; par exemple, la peine capitale est considérée de nos jours, comme une chose atroce, alors qu'au 16ème siècle et pour longtemps encore, elle était vue comme une punition et on pensait que la mort amnistiait l'assassin repenti de tous ses péchés, et l'envoyait tout droit au Paradis ; c'est ainsi que le personnage de l'évêque Micheli n'arrive pas, même en invoquant ses idéaux, à s'opposer aux condamnations à mort des assassins ; au contraire, il approuve la sanction du bûcher infligée aux membres du clan criminel satanique découvert et arrêté par le juge protagoniste Grillandi, vers la fin du roman. Note pour la traduction : L'œuvre originale en italien contient

PUBLISHER: TEKTIME

 

Chapitre I

 

En l’an de grâce 1517, moi, Paolo Grillandi, jeune juriste de vingt-six ans, je fus nommé juge au barreau du Tribunal de Rome. J’y commençai mon apprentissage auprès du Juge Général Astolfo Rinaldi, des pratiques des procès contre les criminels, tous, mais surtout les suppôts du mal qu’on appelle démons.

Bien avant mon entrée en magistrature, du temps où Innocent VIII, promulgua, en 1484, la bulle Summis Desiderantes déclarant la guerre au malins et malines en en précisant les critères pour les identifier, de très nombreux procès en sorcellerie avaient été instruits, comme jamais auparavant. Sa Sainteté avait compris que le nombre de personnes concernées avait fortement augmenté, des hommes mais surtout des femmes, qui pratiquaient la magie et avait ainsi déclaré « qu’il était absolument nécessaire d’être impitoyable et sans indulgence à leurs égards ». L’issue n’avait pas été heureuse et se traduit par de nombreuses condamnations pour ensorcellement, l’emprisonnement et le bûcher pour les envoûtés. 

Le Marteau des Sorcières, que les doctes dominicains Sprenger et Kramer rédigèrent en 1486, à la demande d’Innocent VIII, et qui nous avait été, et était encore, d’une aide irremplaçable, prévoyait chaque situation et instruisait comment punir les malins. Malheureusement et malgré les succès, le diable s’était montré plus déterminé, de sorte que le nombre de sorciers et sorcières avait continué d’augmenter, et semblait même croître avec celui des procès. Du moins, c’était mon opinion. En effet, la majorité des inculpés avouaient sous la torture ; même qu’une accusée, cette Elvira que je ne pourrai jamais oublier, avait capitulé devant moi en l’absence de toute menace. Elle nous avait été livrée avec la simple requête formelle d’obtenir sa grâce. Nous savions très bien qu’il valait mieux ne pas en tenir compte, sans risquer d’être, nous-mêmes, soumis au jugement : il ne s’agissait de rien de plus que de choisir la peine, une fois les aveux obtenus.  La femme avait été dénoncée pour avoir ensorcelé un certain Remo Brunacci, un habitant de Grottaferrata, comme elle. Le témoignage du curé de paroisse avait été précieux, de sorte qu’hormis la victime, il n’avait pas été nécessaire d’interroger d’autres administrés : Brunacci s’était vu soustraire le membre viril par un tour de magie par la sorcière et s’en était confié à l’archiprêtre. Celui-ci lui avait alors demandé qu’on dénouât sa braguette et vérifia lui-même ; de fait, comme il en témoigna par la suite, le membre avait disparu. Il avait alors convié le fidèle à faire pénitence : jeûner et boire de l’eau bénite, et prier le Ciel de restaurer l’objet volé. Afin qu’il pût mieux se concentrer sur sa prière, il avait enfermé le pénitent dans une petite pièce vide du presbytère, après lui avoir donné un seau de cette eau, où il resta un jour et une nuit. Quand, finalement, il le libéra, le curé l’examina à nouveau et le membre viril  était à nouveau apparu, à la grande joie et l’émerveillement de Remo qui, à peine congédié, avait conté son histoire à tout le village. L’Inquisition avait donc reçu une lettre anonyme, suivie d’une autre, officielle, de l’archiprêtre.  

A cette époque je supportais de telles dénonciations avec une indignation partagée. Même ma famille avait été soumise aux torts extrêmes d’une stryge. A neuf ans, une fois avoir appris à lire, écrire et compter, j’étais déjà dans l’atelier de mon père, maître cordonnier, tandis que ma mère, qui toute sa vie avait été un exemple de santé, avait été brusquement prise d’une fièvre maligne et mourut. J’étais fils unique, bien que les miens eussent souhaité une nombreuse progéniture à vouer à l’art familial. Combien de fois ma mère n’avait-elle pas répété à mon père, en pleurant, que ce devait être la sage-femme qui l’avait aidée durant l’accouchement, à l’en empêcher : elle s’était disputée avec elle, peu de mois après ma naissance, pour une question de lingettes dégoulinantes ; cette femme devait donc l’avoir envoûtée : il est du domaine public que les guérisseuses et les sages-femmes sont des sorcières suspectes pour le seul fait de leur art ; le même Marteau des Sorcières fait allusion à ces femmes comme des malines en puissance. Craignant une vengeance dont j’eusse été moi-même l’objet, mes parents n’en parlaient qu’entre eux.  Malheureusement, un soir, les deux garçons d’atelier étant à table avec nous comme à l’habitude (le couvert faisant partie de leur salaire), mon géniteur avait bu pas mal et était en proie à une profonde tristesse. Il ne tint plus sa langue et révéla le secret. L’un des deux devait l’avoir raconté à son tour, sinon les deux. C’est ainsi que, deux jours plus tard, ma mère se trouva nez à nez avec la sage-femme, sur le seuil de sa maison, qui telle une vipère, lui avait soufflé qu’une femme comme elle, qui allait tout raconter, ne méritait que les malheurs. Un mois plus tard, frappée par le sortilège de cette dégoûtante sorcière, ma mère était défunte. Mon père, envahi par le deuil et le remords d’avoir provoqué la riposte de cette jeteuse de sorts, s’était empressé de rosser les garçons, même si cela n’eût pas changé le destin de sa femme adorée et comme si la boisson n’avait pas été la première cause de ce qui était arrivé. Ce fut gonflé de haine et de courage, qu’aux funérailles, il dénonça la sage-femme publiquement ; le seul fait qu’elle n’était pas là, à prier la morte, suffisait pour l’accuser. Le curé en avait avisé l’Inquisition. Cependant la strige, que quelqu’un avait prévenue, on soupçonnait même que ce fût le diable en personne, s’était éclipsée à jamais et ne fut jamais punie. Jusqu’à ce moment, je ne faisais que pleurer et me taire. Une fois que je fus au courant de la fugue de l’assassin, j’explosai : « Je la retrouverai ! » avais-je crié à mon père. « Je la punirai par le feu, elle et toutes celles qui lui ressemblent ! » Je n’en démordais pas, et j’en avais tant dit pendant des jours et des semaines que mon père, lui aussi avide de justice, avait demandé conseil au curé. C’est ainsi qu’on m’orienta vers des études de juriste, alors que je continuais à travailler dans l’atelier Grillandi, autant que possible. C’est pour cela qu’à force de battre le fer, mon bras droit s’était fortement musclé et, avec le temps, était devenu presque deux fois plus gros que le gauche. Deux ans plus tard environ, mon père s’était remarié avec une veuve sans enfants. Après quelques mois à peine, l’épouse fut prise de violentes douleurs au ventre et mourut en quelques jours. Mon père s’était marié une troisième fois, avec une cousine. Il en eut une enfant, mais en venant au jour, on eut l’horreur de la découvrir bicéphale et, durant le terrible accouchement, aussi bien la mère que la fille décédèrent, la première irrémédiablement bouleversée par la tête fourchue du nouveau-né, la seconde pour n’avoir pu respirer. La sorcière continuait, de loin, de lancer des sorts à toutes les femmes de la famille. Notre haine pour elle s’en trouvait encore augmentée, pour autant que ce fût possible. Une fois arrivé au doctorat, comme c’était la coutume, mon père acheta ma charge de juge, par ses bons offices de prêtre et à grand renfort de dons qu’il distribua aux puissants. Il fit même un cadeau au curé. Mon père n’avait plus ni économie, ni argenterie, ni arme, de sorte que pour acquérir le matériau nécessaire à la fabrication de nouvelles épées, il avait dû solliciter un emprunt auprès d’une banque. Avec les années, j’aurai compensé son sacrifice en lui reversant un dixième de chacune de mes soldes. 

On n’a plus jamais retrouvé l’assassin de ma mère ni de mes belles-mères, mais mon cœur exultait à chaque fois qu’une sorcière était arrêtée. Je me rappelle la fois où on nous avait amenés Elvira, je m’étais exclamé devant Astolfo Rinaldi : « Chaponner un honnête homme ! Ah ! Justice sera faite. » Le juge avait laissé démasquer un bref sourire, que j’avais interprété comme : « Oui, désormais c’est à nous de nous en occuper » ; et il avait prononcé le mot : « Boccace ». Je savais qu’il appréciait beaucoup le Décaméron, texte qui, alors, était en libre circulation jusqu’à ce que Paul IV introduisît l’Index des Livres Interdits, mais je ne connaissais pas encore cette œuvre et je n’avais pas compris ce que le juge avait sous-entendu, ni n’avais osé en demander l’explication, pour ne pas paraître inculte. Ma préférence allait aux œuvres austères et, surtout, à l’Enfer de Dante qui m’apparaissait presque comme le symbole de mon œuvre héroïque contre le malin et ceux qui s’étaient égarés dans sa « forêt sauvage ». 

Elvira avait été capturée et emprisonnée selon la pratique. Le chef des gendarmes, flanqué de deux gardes armés et d’un inquisiteur dominicain, avait frappé à sa porte. A peine ouverte, ils l’avaient bâillonnée sans même lui laisser le temps de parler, puis ligotée et conduite à Rome et là, elle fut emprisonnée et mise au pain et à l’eau dans une cellule de l’Inquisition, en attendant d’être jugée. Une fois la condamnation religieuse prononcée, elle nous avait été livrée pour être soumise au procès séculier, où étaient...

Erscheint lt. Verlag 23.2.2017
Übersetzer Giovanni Pantano
Sprache französisch
Themenwelt Literatur Historische Romane
Literatur Krimi / Thriller / Horror Historische Kriminalromane
Literatur Romane / Erzählungen
Schlagworte brûlure • chasses aux sorcières • Combustion • détective • dominicains • Enquête • impereur Charles V • Inquisition • inquisitions • juge • Juges • magiciens • papes • Roman historique • Sorcières • Torture • tribunaux
ISBN-10 88-85356-56-7 / 8885356567
ISBN-13 978-88-85356-56-6 / 9788885356566
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