La constitution du texte étudié dans le roman

Ce travail a comme point de départ une interrogation à la fois linguistique et littéraire.
Au premier plan, le but est d’analyser le matériel linguistique « de base » mis en œuvre par l’écrivain pour réaliser son « univers ». Cet univers est une entité linguistique dont tous les constituants apportent une information sémantique, un « sens ».
L’auteur s’intéresse en particulier aux unités de base constitutives de texte, « mots », « lexèmes », non en tant qu’éléments « désignants », renvoyant par exemple à une réalité extra-linguistique, mais selon leur appartenance aux grandes classes traditionnelles du lexique : « noms / substantifs », « pronoms », « verbes », « adjectifs », « adverbes », etc. Leur implication au processus de constitution du texte est appelée leur « fonction lexicale », élément « formel » et porteur de « sens ».

S’appuyant sur le modèle du signe linguistique de Saussure, développé et élargi par des linguistes nordiques, notamment par Hjelmslev, et sur une conception syntaxique structurale « modifiée », l’auteur propose un procédé pour déterminer cet apport de « sens », leur « valeur fonctionnelle ».

L’application de ce procédé pour déterminer la valeur fonctionnelle des unités constitutives au niveau syntaxique, en tant que « sujet », « objet », « complément », etc., au niveau morphologique et, d’après Hjelmslev, sémantique était envisagée dans le cadre d’un projet élargi. Elle reste à faire.
La statistique, effectuée principalement par ordinateur, est l’indispensable outil des différentes analyses.
Au plan littéraire, les résultats permettent d’établir des convergences et des divergences de textes choisis de quatre auteurs du Nouveau roman comparés entre eux et au texte d’un roman de Balzac, considéré par les nouveaux romanciers comme l’exemple phare de l’écriture romanesque « traditionnelle » qu’ils s’efforcent de « rénover ».