Seule vers la liberté -  Cécile Carnimolla Mailhos

Seule vers la liberté (eBook)

Sur l'Hexatrek, la Grande Traversée de France
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2024 | 1. Auflage
306 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-47545-2 (ISBN)
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Et si un jour vous preniez une décision insensée ? Et si un jour vous osiez ce OUI ! Alors qu'une vague puissante la submerge de douleur dans les profondeurs de son être, Cécile Carnimolla Mailhos, à la mi-temps de sa vie, tente de garder la tête hors de l'eau. Marcher dans la nature devient alors une question de survie. Et si traverser la France à pied avec l'Hexatrek, la Grande Traversée de France reliant les massifs montagneux pendant des mois était la plus grande folie de sa vie et le plus beau cadeau qu'elle puisse s'offrir ? Été 2022, seule dans l'immensité et le silence, les sens affûtés, elle ouvre les yeux et observe la beauté en toute chose et ce qui se passe en elle. Pas à pas, jour après jour, marcher devient sa vie. Que va t-elle rencontrer sur son chemin ? Comment va-t-elle surmonter les obstacles ? Qu'est-ce que ce défi va changer dans sa vie ? Ce récit vous invite à explorer la France sur 3 000 km de sentiers ; à découvrir les joyaux qui se nichent dans chaque massif des Pyrénées aux Vosges et comment les relier ; à vivre les hauts et les bas d'une femme seule sur 136 0000 mètres de dénivelé ; à ressentir la peur face au sauvage, la joie des rencontres, le bonheur de se laisser surprendre, l'émerveillement qui estompe l'épuisement ; à lâcher prise avec elle. Des cartes et des photographies couleur saisissantes vous plongent au coeur de cette itinérance. Et quand vous tournerez la dernière page du livre, vous écouterez enfin ces envies qui n'attendent qu'un OUI. Une ode à la solitude, à l'audace et finalement à la liberté.

Diplômée de l'Edhec, après une carrière professionnelle en finance d'entreprise, Cécile Carnimolla Mailhos s'ouvre à de nouveaux horizons. Elle part à l'aventure en créant des entreprises et expérimente la solitude de l'entrepreneure tout en étant élue d'une collectivité locale. Elle voyage pour comprendre le monde dans lequel elle vit, à la rencontre des femmes et d'elle-même, avec un souci de solidarité et un esprit de partage. Seule vers la liberté sur l'Hexatrek, la Grande Traversée de France est son premier livre.

Quand l’énergie du groupe alimente la confiance

« Je ne vois qu’un moyen de savoir jusqu’où on peut aller.
C’est de se mettre en route et de marcher.
 »

Henri Bergson

Au-dessus de Bidarray, en allant vers les crêtes d’Iparla, Pyrénées-Atlantiques

13 au 20 juin 2022 - J1 à J8

Nous longeons la longue plage de sable d’Hendaye sous un ciel chargé de nuages. Ni le soleil ni le vent ne nous agressent aujourd'hui. L’océan est calme : il s’est paré de sa robe grise. Tout est doux et paisible autour de nous. Les baigneurs du dimanche sont aujourd’hui au travail. Nous nous élevons peu à peu sur les collines ondulées du Pays basque, slalomant entre de grosses et belles bâtisses dominant la baie d’Hendaye. Les discussions vont bon train. L’excitation du départ nous porte tellement que le petit groupe ne s’épargne pas trop : nous marchons dès le premier jour pendant onze heures pauses comprises pour parcourir 28 km avec 1 000 m de dénivelé en plus et 1 200 m en moins. Tandis que mes partenaires visent le col, je décide de m’arrêter 2 km avant et 300 m en dessous. Mettre un pied devant l’autre devenait laborieux. Les bretelles du sac à dos cisaillent mes épaules. Celles-ci rougeoient là où les frottements sont les plus répétés. J’ai l’impression que mon sac pèse deux fois son poids. J’ai hâte de le laisser tomber et de me sentir légère. Les mollets et la nuque sont tendus. J’ai terriblement envie de m’étirer. D’ici, je peux voir la vallée plonger dans l’océan : je me dis que l’endroit est idéal pour profiter du coucher du soleil et me reposer. Un terrain plat, un peu en retrait du sentier principal, me paraît tout à fait propice pour y planter ma tente.

J’ai à peine le temps de m’allonger que je me trouve nez à nez avec un petit cheval, ou probablement plutôt un poney. Sa crinière blonde et abondante tombe sur un côté de son pelage alezan. Il s’approche de plus en plus près de moi. Il a beau avoir l’air petit, il m’impressionne. Il est trapu. Je suis obnubilée par sa mâchoire. Je me sens bien démunie, blottie dans mon frêle abri. Je le laisse s’approcher de moi sans bouger. Il me regarde d’un air taciturne et j’imagine qu’il me dit : « Mais que fais-tu sur mon chemin ? » A peine m'a-t-il dépassé qu’un second apparaît dans mon champ de vision restreint. Je partage une photo de ce tête-à-tête impromptu avec des amis pour me sentir moins seule. Isabelle m’écrit : « Ils sont aussi curieux que peureux. » C’est donc ainsi que le pottok, l’autochtone des Pyrénées, m'accueille en son pays. On peut dire qu’il a du savoir vivre ! « Tu es partie à l’aventure, et bien tu es servie », me dis-je, taquine envers moi-même d’être prise ainsi au dépourvu, dès le premier jour.

Je me lève à l’aube rejoindre le groupe au col. Ils sont en train de rassembler leurs dernières affaires quand je les retrouve. La blancheur des maisons basques tranche avec l’ourlet rouge de leurs menuiseries. Celles-ci contrastent avec les prairies encore grasses et bien vertes. Pour l’instant, nous ne sommes jamais très loin d’un village. Cela nous permet de prendre progressivement nos marques : nous testons notre équipement et apprenons les bons gestes, sans craindre de manquer de victuailles. Mika est capable de fournir plus d’efforts que le reste du groupe. Il est parti devant tandis que je chemine avec Zoé, Wendy et Magalie. Elles sont à peine plus rapides que moi et nous prenons plaisir à nous attendre. Nous alternons bivouacs et gîtes d’étape. Nous découvrons ensemble l’utilisation des filtres sur l’application de l’Hexatrek pour identifier rapidement ce dont nous avons besoin et notamment les points d’eau.

La chaleur s’impose avec force dès les premiers jours : elle nous accable avec ses 36 degrés, sans même qu’on ait eu le temps de s'habituer à porter autant de kilos sur notre dos. Je sue à grosses gouttes comme cela m’arrive rarement. Ma bouche est asséchée en permanence. J’ai continuellement envie d’avoir un liquide frais sur mes lèvres. Je goûte l’eau avec plaisir comme je goûterais un jus de fruit. Je suis très attentive à sa saveur. C’est la première fois que je ressens à ce point ô combien l’eau est vitale. J’en arrive même à rêver d’une perfusion. Je suis partie avec des gourdes qui s’avèrent peu pratiques pour boire fréquemment. Dans le passé, les poches à eau m’ont déçue : les fuites sont fréquentes et mettre tous les jours une poche d’eau à l’intérieur de mon sac m’inquiète. Je profite des rares rivières qu’on croise pour me rafraîchir les pieds et la nuque avec délice : mon corps sourit alors de gratitude. Il se détend instantanément.

La quatrième journée nous réserve deux surprises spectaculaires. Parties très tôt de Bidarray pour marcher aux heures fraîches, nous nous élevons bien vite au-dessus d’une mer de nuages. Nous profitons d’un lever de soleil doré de toute beauté. Les nuages cotonneux épousent le relief et l’adoucissent : ils l’enveloppent comme une couette sur un corps alangui. Nous restons médusées un long moment devant autant de beauté. Nos efforts pour partir à l’aube sont récompensés. Tandis que le sentier progresse à califourchon sur la frontière franco-espagnole, nous nous élevons et atteignons les crêtes d’Iparla. Leur frange ciselée se déploie à perte de vue. Des vautours tournoient au-dessus de nos têtes : ils plongent et planent au bord des falaises. L’air chaud qui s’en émane caresse leur plumage. Les crinières fougueuses de deux pottoks s’entremêlent tel un couple d’amoureux. Derrière eux, la chaîne des Pyrénées s’allonge à l’infini. Mes yeux rebondissent sur une multitude de sommets.

— Vous avez vu le champ de mines qu’on va avoir à franchir ? dis-je. On dirait des taupinières !

— Il y en a jusqu’à l’horizon ! s’exclame Zoé.

— Mais où est donc la mer Méditerranée ? demande Wendy.

— On n’est pas près d’arriver, les filles …

Les crêtes sont dépourvues d’arbres. Le soleil grille le peu de végétation rase qui existe ici. Les températures continuent de grimper. Après la pause déjeuner, nous avançons au plus vite pour chercher un peu d’ombre où s’abriter : nous trouvons finalement dans la descente quelques frêles arbres aux pieds desquels nous nous agglutinons. Je suis accablée de chaleur et de soif. Une fois mon sac déposé, je demeure abrutie de fatigue. J’ai l’impression d’être incapable de repartir.

— Tiens, prends cette pomme, me propose Wendy. Le petit jus sucré qui en sort se répand comme une drogue dans mon corps.

— Je n’ai jamais autant apprécié une pomme de ma vie, dis-je en esquissant un sourire plein de gratitude. J’ai l’impression qu’elle me sauve la vie !

A cet instant, je prends la mesure de ma vulnérabilité. Nous apprendrons plus tard que ce jour-là, sur cette même étape, un étranger est mort de déshydratation. Notre solidarité aura été salvatrice. Les doutes tournoient au-dessus de ma tête comme les vautours au-dessus des crêtes. « Mais qu’est-ce qui t’a pris ! Tu ne vas pas pouvoir porter cet énorme sac. Tu ne vas pas y arriver : c’est impossible. Tu es complètement cinglée ! » Et voilà l’égo et son cortège de peurs qui s'impose... Je le reconnais bien celui-là. Mais de quoi ai-je peur au juste ? Peur de ne pas réussir ? Je n’ai jamais cru que ce serait facile. Je ne me suis jamais dit que je devais absolument arriver jusqu’au bout. C’est vrai, je ne suis pas sûre d’y arriver, et alors ? Qu’est-ce qui va se passer si je n’y arrive pas ? Rien ! Et si au contraire je réussissais à avancer ? Chaque journée m’offre une belle randonnée qui me réserve son lot de surprises. Renoncer, ce serait me priver de cela : quelle bonne raison ai-je de ne pas en profiter ? Aucune ! Je ne suis pas blessée. Que ferais-je de mieux si j'abandonnais ? Rien....

Erscheint lt. Verlag 25.4.2024
Sprache französisch
ISBN-10 2-322-47545-9 / 2322475459
ISBN-13 978-2-322-47545-2 / 9782322475452
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