Murmures d'un lointain passé -  Claire Gorius

Murmures d'un lointain passé (eBook)

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2024 | 1. Auflage
290 Seiten
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978-2-322-54990-0 (ISBN)
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Soraya, jeune archéologue d'origine iranienne, est restée à Paris depuis que Romain l'a quittée, il y a un an. Quand le Professeur Marceau l'appelle pour le rejoindre sur un chantier de fouilles en Irak, il lui laisse peu de temps pour réfléchir. Partagée entre ses doutes et sa joie de retourner à sa passion, elle accepte la mission de traduire les tablettes d'une légende datant de l'époque mésopotamienne. Aux portes du désert et sur les rives de l'Euphrate, dans ce pays proche de ses origines, elle découvre un texte intriguant qu'elle croit provenir d'une civilisation disparue et inconnue des archéologues. Soraya parviendra-t-elle à convaincre ses collègues ? Jusqu'où la mènera cette mystérieuse légende ancestrale ?

Claire Gorius est née en 1977. Traductrice de profession, elle est passionnée par les langues. Elle a aussi toujours aimé écrire. "Murmures d'un lointain passé" est son second roman.

Chapitre 1


Préparatifs


Je me souviens de ce dimanche matin de janvier, alors qu’il pleuvait sur Paris. C’était la veille de mon départ et le sommeil m’avait quittée trop tôt. Après m’être retournée dans mon lit au même rythme que les pensées qui défilaient dans ma tête, j’avais renoncé à me rendormir. Adossée contre mon oreiller, j’entendais à travers la fenêtre le clapotis des gouttes qui tambourinaient en cadence sur les toits des voitures audehors. Mon réveil affichait cinq heures. Je restai longtemps ainsi, assise sur mon lit, consciente que je tournais une nouvelle page de ma vie. Je me sentais partagée entre le soulagement d’aller de l’avant et la peur de l’avenir.

Je vivais depuis deux mois seulement dans ce petit deux-pièces un peu trop sombre. Il était mal isolé et je trouvais le sol et les papiers peints un peu vieillots, mais j’aimais me sentir enfin chez moi. À presque trente-cinq ans, après avoir subi une douloureuse séparation, je venais de passer presque une année chez mes parents. Ils avaient été adorables pendant ces longs mois d’effondrement, de doutes et d’incertitude, mais retrouver un logement m’avait permis de me sentir un peu plus indépendante. Ma famille m’avait aidée à installer du mobilier acheté en kit ou d’occasion. Nous avions passé deux dimanches à suivre les plans de montage d’une armoire et d’un lit. Et puis j’avais survécu à ma première nuit seule dans ce logement désuet.

Je me sentais encore terriblement fragile, mais j’avais envie d’aller de l’avant et de laisser derrière moi cette année qui avait eu l’effet d’un séisme dans ma vie. Tout ce que je voulais en retenir, c’était le soutien que j’avais reçu de mes proches : mes parents avaient partagé ma peine et tenté de me changer les idées en me poussant à aller écouter des conférences et visiter des expositions. Mon frère Darius avait lui aussi dégagé du temps dans sa vie bien remplie pour m’emmener au restaurant ou au cinéma. Ma meilleure amie Clémence avait pris soin de moi avec une bienveillance et une patience inégalées, discutant de longues heures avec moi. Elle m’avait obligée à aller marcher en forêt, refusant de céder à la paresse qui m’envahissait, et convaincue que la nature me ferait le plus grand bien. Peu à peu, j’avais remonté la pente.

J’avais été embauchée au Musée du quai Branly à la fin de l’été dernier, après six longs mois de chômage. On m’avait confié l’ouverture d’une exposition temporaire sur la vie quotidienne à Babylone. Spécialiste de cette civilisation, j’avais été chargée de rassembler diverses pièces de cette époque, de les emprunter auprès de musées aux quatre coins de l’Europe et d’en assurer la réception. L’exposition avait été inaugurée en décembre. Je m’étais convaincue que ce poste me convenait, soulagée de retrouver un emploi après de longs mois de désespoir, mais dès l’inauguration passée, j’avais déjà commencé à m’y ennuyer. Je ressentais le besoin de quitter Paris, de repartir sur les chantiers de fouilles, tout en me demandant si cette vie s’offrirait de nouveau à moi. Lorsque Romain m’avait annoncé qu’il me quittait, un an plus tôt, j’avais abandonné précipitamment ma mission au Liban, désertant mon poste en plein milieu d’un chantier archéologique. J’étais persuadée que suite à cette faute professionnelle, plus personne désormais ne me ferait confiance.

Aussi, quand le professeur Marceau m’appela au Musée du quai Branly, un matin de janvier, pour me proposer de partir en mission en Irak, je ne pus m’empêcher de sauter sur l’occasion sans me poser trop de questions. Mon téléphone sonna alors que je m’efforçais d’accomplir d’ennuyantes tâches administratives. Mon cœur se mit à battre quand j’entendis la mission qu’il m’offrait. Le professeur m’appelait directement d’un site de fouilles en Irak. Il venait d’informer ma direction au musée qu’il avait besoin de mes services.

Il me parla de la découverte de soixante tablettes datant de l’époque sumérienne, retrouvées par l’équipe d’archéologues du chantier. Les premiers déchiffrages avaient révélé des textes de lois, mais surtout des poèmes et une légende. La littérature est assez rare chez les Sumériens, aussi le professeur Marceau estimait urgent de les traduire. Il me proposait un contrat de six mois au moins, qui pourrait éventuellement être prolongé, en fonction des prochaines découvertes.

Je devinais derrière ses paroles qu’il voulait faire parler de lui une nouvelle fois. Trois mois plus tôt, une équipe avait mis au jour en Égypte des papyrus datant du Haut Empire et décrivant avec précision la construction des pyramides. Or, le professeur Marceau, qui n’était pas égyptologue, n’avait pas participé à cette découverte, et il n’aimait pas que la presse mentionne ses confrères sans parler de lui. L’orgueil de cet éminent savant n’était un secret pour personne, ce qui n’enlevait rien à sa renommée.

C’est ainsi que le professeur me demanda une réponse dans la journée, afin de régler les formalités administratives et de réserver rapidement un vol pour Bagdad. Après avoir raccroché, je réalisai qu’il m’avait prise au dépourvu en m’appelant lui-même — personne n’ose dire non au professeur Marceau — après avoir pris soin d’avertir la direction du musée. Aurais-je pu décemment refuser la mission ? Mes supérieurs auraient douté de mon professionnalisme – même s’ils savaient que j’avais choisi de ne plus partir sur des fouilles au bout du monde depuis un an pour raisons personnelles. Je me sentais prise au piège.

J’envisageai alors tous les aspects positifs de cette opportunité. Quitter Paris, changer d’air me serait sûrement bénéfique. Il était sans doute temps d’oublier les mois sombres que je venais de traverser. Retrouver mon quotidien d’archéologue sur un chantier de fouilles me permettrait de renouer avec ce qui me passionne vraiment – j’avais bien plus besoin de travailler sur le terrain que de m’occuper d’expositions dans un musée à Paris.

Deux heures plus tard, j’envoyai un e-mail au professeur, lui indiquant que j’acceptais la mission. En fin d’après-midi, je recevais un contrat et un billet d’avion dans ma boîte de messagerie. Dès le lundi matin, j’irais à l’ambassade d’Irak, où le professeur Marceau avait d’étroites relations qui me permettraient d’obtenir mon visa en moins d’une semaine. J’appelai Clémence le soir même, avec l’excitation d’un petit enfant qui s’apprête à monter sur un manège. Mon amie se réjouit de mon enthousiasme et prit soin de dissimuler sa surprise. Je passai la semaine à m’occuper des diverses formalités avec l’ambassade, ainsi qu’à organiser mon départ précipité du musée. J’étais si occupée que je n’eus pas le temps de réfléchir à ma décision.

Je n’oublierai jamais ce dimanche matin qui précédait mon départ. Vers sept heures, après deux heures perdue dans mes pensées, j’avais ouvert les rideaux pour laisser entrer la lumière dans ma chambre. J’avais décidé de préparer mes bagages, et je m’affairais sans trop réfléchir à ce qui m’arrivait. J’allais et venais entre l’armoire en bois blanc et la valise posée sur le petit tapis persan au bout de mon lit. Je traversai plusieurs fois mon salon, passant devant ma collection de statuettes antiques sans les regarder, pour aller chercher une paire de chaussures dans le placard de l’entrée, un pull qui traînait sur mon nouveau canapé, remplir ma trousse de toilette à la salle de bain. Je ne pensais à rien d’autre qu’à des questions pratiques.

Je savais depuis à peine plus d’une semaine la mission qui m’attendait, et je m’efforçais de faire taire enfin les émotions qui sommeillaient en moi. Elles m’avaient tant assaillie la veille que je voulais les fuir à tout prix, de peur de m’effondrer à nouveau. Je...

Erscheint lt. Verlag 27.6.2024
Sprache französisch
Themenwelt Literatur
ISBN-10 2-322-54990-8 / 2322549908
ISBN-13 978-2-322-54990-0 / 9782322549900
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