Être sans être -  Paradis Roumal

Être sans être (eBook)

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2024 | 1. Auflage
320 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-56772-0 (ISBN)
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Je croyais que j'étais promise à un avenir brillant. Je croyais que mon étoile brillerait si fort que son éclat éblouirait le monde. Ma mère me disait quand j'étais petite: "Tu es une personne exceptionnelle. Je vois en toi un avenir radieux, meilleur. Tu bouleverseras ta génération". Je l'ai cru, mais je réalise aujourd'hui qu'elle n'avait rien vu en moi mais, comme toute mère normale, elle souhaitait que je sois quelqu'un d'exceptionnel. Elle a nourri un tel espoir en moi, je m'en veux de la décevoir. Je crois que cela m'a mis la pression de bien faire et j'ai tout gâché... Etre sans être est une saga captivante qui dévoile les nuances de la réalité derrière l'eldorado.

Paradis ROUMAL, est à la fois juriste et écrivaine. Passionnée par le pouvoir des mots et l'intrication complexe de la justice, elle a trouvé le moyen d'exprimer ses réflexions à travers ses romans captivants. Son premier roman, intitulé "Le Prisonnier", a été inspiré par une visite marquante dans une prison. Ce récit lui a permis d'explorer les recoins sombres de l'âme humaine, de dépeindre les tensions sociales et de mettre en lumière les défis auxquels sont confrontés les individus derrière les barreaux. Avec ce livre, elle cherche à éveiller les consciences et à susciter la réflexion sur les systèmes judiciaire. Dans son deuxième roman, intitulé "Etre sans être", elle plonge les lecteurs dans une réalité souvent méconnue: la France , loin d'être un eldorado, est confrontée à des enjeux complexes. A travers le regard d'une protagoniste, elle mets en lumière les problématiques sociétales auxquelles notre pays est confronté, en particulier celles liées à la condition féminine. En abordant également le thème de l'amour, elle apporte une dimension intime et profonde à cette oeuvre.

PRÉFACE


Le racisme ne me fait pas badiner, mais la lutte contre le racisme m’esclaffe, moi une noire et vraiment noire à 100 %. Je n’ai pas besoin d’être fière d’être noire, tous ceux qui se disent fiers d’être noirs sont juste complexés. J’en suis venue à cette conclusion quand j’ai demandé à un ami français de souche : es-tu fier d’être blanc ?

Il me regarda durement et dit :

– Pourquoi cette question ? Tu es raciste ?

– Il n’y a rien de raciste. Je veux juste savoir si tu es fier d’être blanc.

– Poser cette question c’est comme si être blanc peut-être une tare et j’ai besoin de me rassurer et de rassurer le monde en me disant être fier d’être blanc. Je n’ai pas besoin d’être fier d’être blanc. Je suis blanc c’est tout !

Là, j’ai réalisé que je n’ai jamais vu d’affiche disant « Fier d’être blanc », car les blancs n’ont rien à démontrer, ils sont blancs et c’est tout. Fière d’être noire, je n’ai pas besoin de le dire et que je sois fière ou pas qu’est-ce que cela changerait ? Je suis noire, noire et noire, je peux me blanchir la peau, mais jamais ne peux me blanchir le sang, jamais blanchir mes origines. Je peux porter un masque blanc, comme les noirs que décrivait Frantz Fanon, je resterai noire aux yeux du monde. Je reste noire et noire, noire de souche, noire d’ébène. Ce n’est pas le soleil qui m’a brûlé, mais la mer qui m’a lavé. Je ne suis pas fière d’être noire, car je n’ai pas besoin de proclamer que je suis noire. Dire que je suis fière d’être noire c’est comme s’il existait des noires qui n’en soient pas fières. Du coup je suis noire et n’ai aucune envie non plus d’être blanche. Pourquoi ? Parce que je suis raciste, dira-t-on. Oui, c’est hilarant une noire raciste n’est-ce pas ? Les noires ont trop de problèmes pour être racistes. Les blancs ont une vie tellement calme que pour la pimenter on y ajoute un peu de racisme : haïr une personne sans raison, parce qu’elle est née d’un épiderme différent. S’il m’était donné la possibilité de me réincarner et de choisir ma couleur, je préférerais être multicolore c’est ça qui fait la beauté de ce monde.

Quand je vois des publicités de lutte contre le racisme, je vois qu’elles s’évertuent à démontrer de A à Z que les origines sont pareilles. Ces publicités veulent démontrer que le noir est comme le blanc. Le seul fait de vouloir le démontrer montre déjà que le noir n’est pas identique au blanc. S’ils étaient semblables alors on n’a pas besoin de démonstration. Le plus hilarant, c’est que ceux qui veulent démontrer ces théories sont des blancs. C’est risible. Un blanc qui veut démontrer que les noirs sont ses semblables... Tout d’abord, on ne lui a rien demandé et d’autre part, rien… Je ne me mettrais en aucun cas à faire cette réflexion si je n’avais pas fait la bêtise de quitter le continent noir pour le continent blanc ! Pourquoi ai-je quitté l’Afrique ? Pourquoi les Africains quittent-ils l’Afrique au péril de leurs vies pour venir dans un autre enfer qui s’appelle l’Europe ? C’est ce que tous mes amis européens voudraient comprendre.

À chaque fois que je fais la connaissance d’un nouvel ami, j’ai la question fatidique : « Angy pourquoi tu as voulu venir en France ? » J’aimerais bien répondre ceci : « C’est parce qu’il fait trop bon vivre en Afrique, que la paix est à l’excès, le progrès, le développement économique et social, la démocratie, les formations sont de très bonne qualité que j’ai décidé de me compliquer un peu la vie en voulant goûter un peu à la misère de l’Europe. Que j’ai décidé de quitter un beau matin toute ma famille, tous mes amis, tous ceux avec qui j’ai passé ma vie, quitter mon amoureux, pour venir m’isoler toute seule en France dans un monde où je ne connais personne. » Ohlala, comme je rêverais de dire ça un jour, comme tout Africain aimerait dire ça... Mais je crois que même dans mes rêves les plus fous, je ne pourrais jamais rêver dire ça. Bien que les rêves soient irréels, on ne peut jamais rêver cela, juste parce que l’Afrique est irré... (cupérable)

Tout d’abord, retenez que j’écris parce que j’ai envie d’écrire ce que je pense et ce que je vis. Je doute fort qu’une maison d’édition veuille m’éditer, mais si par miracle cela arrivait, j’aimerais, chers lecteurs, vous prévenir que jusqu’à ce que vous finissiez de lire cet ouvrage, que vous soyez noir ou blanc, vous allez me détester. Excusez-moi d’employer les termes « noir et blanc » qui sont supposés être racistes, mais je trouve que ce sont les seuls termes qui sont courts et rapides à écrire. Je ne vais pas me mettre à chaque instant à dire les Africains, les Occidentaux... ce sont trop de lettres pour moi. On va être écologique et faire l’économie des mots, qui entraînera l’économie des pages et l’économie des feuilles. Alors, tolérez que je dise « blanc et noir ». Merci pour votre largeur d’esprit.

Que disais-je ? Que les noirs et les blancs vont me détester à la fin de tout ce que j’aurais débité, car effectivement ces deux races m’en ont fait voir de toutes les couleurs.

Cependant, j’aimerais vous dire pourquoi j’ai quitté mon pays, l’Africadou, de 100 700 km2 situé au centre de l’Afrique, à côté de l’Afrique de l’Ouest, de l’Est, du Sud et du Nord où le Président actuel est le fils de l’ex-président qui est resté 50 ans au pouvoir. Mon pays où les mêmes personnes bradent de triples fonctions. Mon pays où les prisonniers n’ont pas de droit, où la polygamie est le principe, où la femme n’a pas droit à la parole, où le taux de chômage est à l’extrême, où l’espérance de vie est de 52 ans, où les 3 000 étudiants occupent un amphi de 600 places, où les soldats escroquent les pauvres, où le taux de criminalité ne fait que s’accroître, où... la liste est trop longue, je n’ai plus d’inspiration. J’ai quitté ce beau pays, pour un pays comme la France qui fait partie des cinq puissances du monde et qui est censée être le pays des droits de l’homme. Je crois que la raison est simple « on ne change pas une équipe qui gagne ». Donc si on en change cela veut dire que l’équipe est perdante. Avec cela, mes motivations sont simples, j’ai quitté mon pays pour avoir une meilleure formation. Dans mon pays on considère ceux qui ont des diplômes français comme supérieurs aux nationaux. Alors voulant mettre toutes les chances de mon côté, pour ne pas me retrouver dans la liste des futurs cas sociaux, chômeurs, j’ai décidé de venir m’isoler dans un monde parallèle à celui dans lequel j’ai toujours vécu. Juste dans le but de retourner dans mon pays avec un diplôme en droit français qui selon les statistiques est meilleur que le diplôme d’Africadou. Je ne sais sur quelle base, mais c’est ce que l’on m’a dit pour m’encourager à venir étudier ici. J’ai quitté mon pays, car mon pays tue l’ambition de la jeunesse, étouffe l’espoir de la population, soumet ses enfants à la misère. Et l’Occident n’y est pour rien… je badine, ils en sont responsables pour le quart, non pour la moitié, non pour le tiers. Bref, je vais essayer de mesurer sa responsabilité après. D’autre part, ce sont les propres fils de la nation qui ont pris en captivité le peuple, quel pléonasme ! L’Africadou est lui-même responsable en partie de sa situation pour s’en sortir, il faudra qu’il assume sa responsabilité. L’Africadou évoluera quand il assumera sa responsabilité. Je parle juste de mon pays. Je ne peux pas parler de l’Afrique, l’Afrique est un continent qui compte 54 états et chacun a son degré de développement et ses problèmes. Du coup, je vais parler particulièrement de mon pays et en général de l’Afrique.

Laissez-moi vous rappeler l’histoire de mon départ. Je m’en souviens comme si c’était hier. En effet, je n’avais jamais projeté aller en France faire mes études. Mon projet était tout fait : faire mon Master à l’université d’Africadou, aller à l’école des avocats, passer le concours et me retrouver au barreau et faire le métier de mon rêve, plaider,...

Erscheint lt. Verlag 7.3.2024
Sprache französisch
Themenwelt Literatur
ISBN-10 2-322-56772-8 / 2322567728
ISBN-13 978-2-322-56772-0 / 9782322567720
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