La Souffleuse de coeur -  Aurélie Caruso

La Souffleuse de coeur (eBook)

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2024 | 1. Auflage
264 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-56788-1 (ISBN)
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Romane 40 ans est avocate à l'ONU. Passionnée par son travail à Genève, elle passe ses journées à soutenir la cause des femmes. Mais au cours d'une conférence, elle perd pied. Le diagnostic tombe: burn-out. Entre Genève et le Mexique, en passant par l'éco-village de la Drôme, elle va se laisser embarquer par Rachèle, son amie de toujours, yogi écolo légèrement excentrique, sur les chemins de la reconnexion à soi. Ses rencontres avec le peu conventionnel Dr Bichat et la thérapie assistée par psychédéliques viennent éveiller ses sens. Et si la vie était bien plus large que ce que lui laissait croire son esprit rationnel? Et si son travail, qu'elle avait mis sur un piedestal, ne comblait plus ses manques? Et si elle découvrait ses forces intérieures? Au delà des limitations du mental, elle expérimente le voyage chamanique, bouscule ses croyances et découvre l'énergie du coeur dans des relations puissantes et profondes qui l'emmènent à la rencontre d'elle même.

Je suis Aurélie CARUSO. Je suis thérapeute à Genève et étudiante en psychologie. "La Souffleuse de coeur" est mon premier roman. En 2019, j'ai créé un jeu de cartes de yoga et méditation. Puis en 2022, mon rêve d'écriture s'est réalisé. De long mois de maturation, de recherche et de belles rencontres m'ont permis de donner vie à Romane, Mathilde, Rachèle et Luc, et de vous révéler cette histoire qui me tient tant à coeur. Elle aborde la remise en question du milieu de vie, le sens du travail, le chamanisme et le droit des femmes, et se situe entre Genève, la France et l'Amérique Centrale.

2


Il est 8 heures quand Romane arrive devant le Palais Wilson. Majestueuse, cette bâtisse de la fin du XIXe siècle abrite le siège du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Cet ancien Hôtel National, de nombreuses fois rénové, trône sur la rive droite de Genève et offre une vue imprenable sur le lac. Les nombreux véhicules qui circulent sur le quai du même nom, bordant le Léman, n’y gâchent rien. L’endroit reste exceptionnel.

Mais pour Romane, c’est la routine, elle contourne le bâtiment par le chemin qui se dessine sur la gauche, longe les hautes grilles agrémentées de haies de buis puis s’arrête devant le portail sécurisé. Elle sort son badge, le scanne devant la borne et passe le ruban autour de son cou. Ce rectangle bleu et blanc, c’est son sésame pour circuler dans tous les bâtiments de l’ONU. Depuis quelque temps, elle ne prête plus attention à la beauté des lieux, comme elle le faisait les premières années où l’émerveillement était quotidien. Désormais, elle passe machinalement, salue le gardien à l’entrée puis se dirige vers le porche au toit de verre. Elle entre par la grande porte puis grimpe les larges escaliers pour rejoindre son bureau du deuxième étage. Elle les monte généralement d’une traite, mais depuis quelques semaines, elle sent une légère fatigue qui la fait ralentir. Il est vrai qu’elle a beaucoup de travail ces derniers temps, et que le manque de soleil de l’hiver n’aide pas. Elle se dit qu’elle aura plus d’énergie au printemps, que c’est normal et que ça passera…

Arrivée dans l’entrebâillement de la porte, ses yeux butent sur la pile de dossiers à traiter qui s’amoncèlent sur le bureau. Il lui semble qu’elle est chaque jour un peu plus haute. Aujourd’hui, elle doit se concentrer sur les derniers préparatifs de la conférence qu’elle donnera en fin de journée. Elle se laisse tomber dans le fauteuil puis se reprend. Ne pas trop s’écouter, toujours avancer…

Elle ouvre son ordinateur portable et se plonge dans le PowerPoint de la conférence. Elle n’en animera qu’une partie, mais se doit d’être convaincante. Son équipe compte sur elle. Plusieurs mois ont été nécessaires pour monter ce dossier, d’interminables heures de préparation, avec des collègues de divers services pour apporter des éléments incontestables auprès de l’assemblée qui l’écoutera ce soir. Défendre le droit des femmes dans le monde, c’est à cette cause qu’elle travaille la majorité de son temps. Et plus encore depuis quelques mois.

Il est 13 heures déjà, quand Romane lève le nez de son écran. Son chef Marc passe par là et lui rappelle le déjeuner dans la brasserie d’à côté. Un repas entre collègues pour relâcher un peu la pression avant la séance.

— Allez Romane, sort de ta bulle, viens avec nous au café, les autres nous attendent. C’est toujours bon de décrocher avant un colloque et tu sais très bien que ce n’est pas dans les dernières heures que l’on modifie sa présentation.

— J’arrive, encore une dernière vérification… et je suis à vous.

— La sagesse me dit de ne pas te laisser t’enfermer… je t’attends là, et on y va ensemble.

Visiblement il ne va pas être possible de contourner ce déjeuner. Devant l’insistance de son supérieur et ami, elle se résigne. Elle fait une dernière sauvegarde puis ferme l’ordinateur.

Un soupir.

Marc la regarde.

Elle sent un questionnement, une inquiétude de sa part.

« Ne pas flancher, toujours avancer ».

Elle affiche sur son visage fatigué un sourire forcé puis d’un pas décidé, passe son bras autour de celui de Marc, et lui lance un regard déterminé pour effacer toute trace de vulnérabilité. Tous deux partent déjeuner.

Au café, une partie de l’équipe est déjà attablée. L’eau est de rigueur, l’alcool est réservé pour la fin de la soirée, lorsque tout le monde pourra se féliciter du travail accompli. Romane sent la pression monter, son appétit est minime, mais elle va se forcer.

Les discussions tournent autour de l’évènement de ce soir, qui réunira une centaine de personnes. Ce colloque n’est pas le premier, mais il a une importance particulière. La période est délicate et, plus que jamais, les droits des femmes doivent être défendus. Au sein du comité l’ambiance est bonne, mais la charge de travail est intense et même avec la plus grande volonté du monde, il est de plus en plus difficile pour tous de tenir le rythme.

Après le dessert, tous se remettent en chemin pour le bureau. Romane hésite un instant puis s’éclipse. Elle prend sur la droite et rejoint une ruelle qui mène au lac. Un besoin de sentir l’air humide. Elle n’avait pas fait cela depuis longtemps. Mais cet après-midi elle en ressent la nécessité. Elle se dirige vers les quais et s’installe sur le premier banc qu’elle rencontre. En cette saison, la plupart d’entre eux sont libres. Dans quelques semaines, ils se rempliront de nombreux passants venus de près ou de loin, pour le plaisir ou pour affaires, admirer la beauté du lac.

La fraicheur du bois sur lequel elle est assise est palpable, la légère bise aussi, mais Romane s’évade dans ses pensées. Le regard vague, elle ne voit pas au loin le bateau Le Savoie en provenance de l’autre rive qui vient déposer ses passagers. Certains arrivent de Lausanne ou de Montreux et se laissent porter pour une croisière d’une journée sur le plus grand lac d’Europe. Romane n’est plus vraiment là, elle est comme bercée par les vagues, l’esprit dilué dans un espace-temps un peu flou qui pourtant l’apaise. Comme lorsqu’elle était enfant et qu’elle contemplait les nuages dans le ciel, allongée dans l’herbe.

Le cri d’une mouette la fait revenir brutalement. Elle se ressaisit et ressent maintenant le froid traverser son pantalon. Les cuisses fraîches, et le bout du nez rougi, elle se met en route pour le bureau. Plus que quelques heures avant la conférence. Une dernière réunion pour se coordonner aura lieu en milieu d’aprèsmidi et il sera l’heure de se rendre aux Nations.

17 h, le tram dépose toute l’équipe devant le Palais des Nations, siège de l’ONU. L’entrée est majestueuse. Sur l’esplanade, des centaines de jets d’eau jaillissent du sol, pour le plus grand plaisir des touristes lors des chaudes journées d’été. Tout au bout, la « Broken chair », immense chaise en bois sur trois pieds, dénonce le refus des mines antipersonnel et des armes à sous-munitions. Les drapeaux de dizaines de nations trônent de chaque côté du parvis. Romane marche avec le reste de l’équipe, d’un pas quasi solennel, en direction du bâtiment principal. Chaque fois, elle ressent toute la puissance de ce lieu de pouvoir qui voit se tenir des centaines de rencontres engagées par des représentants de toutes les nationalités. Une richesse infinie pour elle.

Un léger frisson parcourt son dos. Elle se sent portée par l’importance de cette mission que son comité et elle-même ont à cœur de diriger. Elle veut tellement être actrice du changement, qu’aujourd’hui, pour ce discours qu’elle va donner, elle sera en lien avec les femmes du monde entier. Elle portera la voix de celles qui ne sont pas entendues, elle soulèvera les injustices du patriarcat. La tâche est immense et Romane le sait. Elle doit accepter les petits pas, comme n’ont cessé de le lui répéter les plus anciens du comité :» avance dans ta direction, accepte ce que tu ne peux changer, et félicite-toi de ce que tu as accompli… le monde est plus grand que toi ». Mais Romane, elle, recherche toujours plus loin.

Marc est déjà sur place, il les accueille au pied du bâtiment E et tous ensemble accèdent à la salle de conférence. La pièce est imposante, pas immense, mais suffisamment grande pour accueillir quelques centaines d’invités. Romane franchit le seuil de la porte avec une légère appréhension, sa gorge se resserre quasi imperceptiblement, ses mains deviennent moites. Elle ressent cette pression qui ne la quittait pas enfant lorsqu’elle était interrogée devant toute la classe. Ces dizaines d’yeux braqués sur elle, cette tension intérieure qui montait au fur et à mesure...

Erscheint lt. Verlag 13.3.2024
Sprache französisch
Themenwelt Literatur
ISBN-10 2-322-56788-4 / 2322567884
ISBN-13 978-2-322-56788-1 / 9782322567881
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