Atelier du roman (L'), n° 96. L'identité contre la liberté

La liberté, en somme, c'est d'avoir choisi dans mes héritages. Car je dois bien dire aussi que sans eux, je ne serais qu'une ombre.
François Taillandier.

J'ajouterai que la question de l'identité est souvent une problématique du « nous » et pas du « je ». Nous n'avons pas personnellement à revendiquer notre identité.
Denis Wetterwald.

Comme souvent, la littérature aura annoncé par sa fiction qui, de ce fait, n'en est plus une, le démantèlement de l'identité. Elle aura précédé, de plusieurs décennies, cette crise de l'identité, tant collective qu'individuelle, dont nous voyons aujourd'hui les signes.
Christian Godin.

Sans appuis vernaculaires et locaux, autrement dit « identitaires », les êtres humains - déstabilisés - n'ont de cesse de s'accrocher à la première idéologie venue pour tenter de retrouver une assise, réduisant ainsi à néant le moindre espoir de liberté d'esprit.
Judith Coppel.

En quelques pages, comme l'a noté Eugenio Garin, « mais de celles qui marquent une époque tout entière, de ces pages anciennes qui sont toujours actuelles », Pic de la Mirandole expose que la liberté de l'homme - de l'homme générique, qu'il nomme Adam - tient à son indétermination constitutive.
Yves Hersant.

Les romans de Houellebecq sont campés dans ce monde où le libéralisme et la science ont pris la place du christianisme, et les récits de vie qu'ils contiennent sont comme des verres grossissants de nos misères et de nos échecs.
Raphaël Arteau-McNeil.

Jules Verne penserait que la destruction de la planète par les hommes mêmes serait une hypothèse qui dévoilerait un orgueil hypertrophié. S'il vivait de nos jours, peut-être qu'il changerait d'avis.
Adrian Mihalache.

Mon roman [Le Triomphe de Thomas Zins] montre, je crois, ce que les théories abstraites qui avaient cours à l'époque ont pu donner quand on les a appliquées concrètement dans la vie quotidienne d'adolescents fragiles.
Matthieu Jung.

Pour formuler les choses autrement, Sylvestre Bonnard est un personnage balzacien qui n'est plus dans un monde balzacien. Celui dans lequel le plonge Anatole France possède une légèreté étrangère à l'univers compact et dur de La Comédie humaine.

Isabelle Daunais.