L'odeur de l'âme -  Dominique Jégaden

L'odeur de l'âme (eBook)

Histoire du Plessis en Plouezoc'h
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2020 | 1. Auflage
208 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-22856-0 (ISBN)
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Une maison de famille n'est pas une demeure comme les autres. Elle a abrité plusieurs générations de parents qui ont, pour la plupart, disparu, et dont, finalement, on ne sait pas grand chose? Le présent ouvrage retrace l'histoire de la maison du Plessis, en Plouezoc'h, dans le Finistère, et ses évolutions dans le temps. Cette histoire permet de se replonger dans l'existence de tous ceux qui y ont habité depuis le milieu du XIXème siècle jusqu'à aujourd'hui.

Dominique Jégaden est un médecin de marine en retraite, co-propriétaire avec sa soeur Bernadette de la maison du Plessis. Il est l'auteur de plusieurs livres: Ancre et Caducée, Médecin de marine, Fil d'acier, ligne de vie et Carnet de mer.

La famille Folgalvez


Notre grand-père maternel, Yves Bévout, nous racontait jadis que la maison du Plessis avait été construite en 1842 par un notaire et que celui-ci s’était pendu dans le grenier quelques années plus tard. J’ai voulu en savoir plus et voici les résultats de mon enquête à ce sujet.

La découverte de l’acte de vente du Plessis, daté de 1867, trouvé dans les papiers de la maison, m’a ouvert deux intéressantes pistes. D’une part, le nom du notaire ayant acté la vente, Maître Pierre Marie Le Gratiet, indique, qu’à cette date, il existait bien une étude notariale à Plouezoc’h, commune de construction de la maison. D’autre part, la vendeuse, madame Héloïse Folgalvez, veuve de Monsieur François Jaouen, devait, peut-être, appartenir à la famille du premier propriétaire de cette maison, le fameux notaire de mon grand-père qui se serait pendu dans le grenier. Je cherchais donc l’existence d’un notaire du nom de Folgalvez, dont l’étude se situait à Plouezoc’h, maître Le Gratiet en étant le successeur. J’ai recherché dans les archives notariales du Finistère et découvert ce qui suit.

Maître Bonaventure Troadec, notaire, a ouvert une étude à Plouezoc’h le 1er janvier 1806. Il y exerça jusqu’en 1827, date de son décès. Il fut remplacé pendant un an par un certain François-Marie Folgalvez, notaire né à Garlan en 1801. Nous voilà donc bien avec un Folgalvez, notaire à Plouezoc’h ! François Marie était issu d’une famille de notaires, puisque son arrière-grand-père, son grand-père et son père étaient déjà dans cette profession. Son père, prénommé également François-Marie, était notaire à Garlan et a été maire de cette commune de 1802 à 1813. Il eut neuf enfants dont deux filles. On pourrait donc légitimement penser que c’est François-Marie fils qui a construit le Plessis, mais il décéda prématurément en 1828, à l’âge de 27 ans. Parmi ses frères, Hilarion César Folgalvez, né en 1805 à Garlan, nous intéresse au plus haut point. Car c’est lui qui prit la suite de son frère comme notaire à Plouezoc’h en 1831, après un intermède d’un certain Cavan Daniel, de 1829 à 1831. Les notaires ruraux étaient très importants pour les familles de paysans, qui ne parlaient généralement que le breton et ne savaient pas toujours écrire. Le notaire pouvait écrire de belles lettres en bon français et les traduire aussi en breton. Nous y voilà, car Hilarion est resté notaire dans notre bourg de 1831 à 1844. Or, le Plessis a été construit en 1842. Je pense donc que c’est bien Hilarion César Folgalvez qui a fait construire le Plessis, belle maison bourgeoise de l’époque, proche du bourg, donnant plein sud sur la vallée du Dourduff et, au loin, sur les monts d’Arrée. À cette époque existait un chemin qui, partant de l’église, allait vers la ferme de Coat-Quiff, en contrebas de laquelle se trouvait un lavoir. Ce chemin était journellement emprunté par de nombreuses lavandières qui descendaient, puis remontaient la côte, poussant leur chargement de linge avec des brouettes. Sur la droite en descendant le chemin, à peu près à une distance de trois cents mètres de l’église, Hilarion avait négocié l’achat d’un terrain d’environ mille cinq cents mètres carrés avec le propriétaire de la quasi-totalité de la superficie de la commune, le comte Louis Guillaume de Kersauson Vieux-Chatel, qui occupait le château de Trodibon. A la suite de cet achat de terrain, Hilarion élabora son plan. La propriété comprendrait une maison, une remise, une écurie, un puits et un jardin. Le fait de prévoir une écurie signifiait déjà un certain degré d’aisance, car le cheval, dans une propriété « bourgeoise », n’était certainement pas un cheval de labour… La maison, dont la façade était orientée sud, fut donc construite pendant l’année 1842, en atteste cette date sculptée dans la pierre au-dessus de la porte d’entrée. Elle fut bâtie en moellon du pays. Sa disposition intérieure comprenait quatre pièces, deux au rez-de-chaussée, deux à l’étage, d’égale surface d’environ vingt-cinq mètres carrés, symétriques deux à deux et séparées par un palier. La maison comprenait également un grenier. Chaque pièce était équipée d’une cheminée et de deux fenêtres donnant au sud. À l’étage, le palier était également éclairé par deux fenêtres de part et d’autre, si bien que la façade s’illuminait de cinq fenêtres et l’arrière de la maison d’une seule. Au rez-de-chaussée, étaient ouvertes deux portes, l’une, grande et principale, donnant sur le jardin, l’autre, derrière la maison, sous la fenêtre du palier. Une porte située au niveau de la façade nord de l’écurie permettait d’y accéder par l’arrière de la maison. L’ouverture principale de ce local donnait directement sur le chemin communal. L’écurie était assez vaste pour abriter le cheval et une cariole de promenade. Dans le coin sud-est de l’écurie a été creusé un profond puits de douze mètres, permettant d’atteindre la nappe phréatique et de remonter, à l’aide d’un seau, une eau particulièrement claire et potable. Le cabinet d’aisance était situé, comme il se doit à cette époque, à l’extérieur dans le jardin. Adossée au pignon ouest, était construite une petite dépendance utilisée comme débarras-atelier.

Un mur de pierre séparait le jardin du chemin et permettait, avec les autres talus existants et probablement à l’aide d’une clôture en branchages entrelacés, de former un enclos appelé « Ar kenkis » en breton et « plessis » en français. La propriété, dans son ensemble, a finalement pris le nom de Kenkis (j’ai entendu ma grand-mère en parler), puis en « Plessix », parce qu’il devait être plus chic de parler français lorsqu’on se sentait d’un niveau supérieur aux paysans du coin. Pourquoi un x termine le mot, au lieu du s ? Mystère.

Dans ces années du milieu du XIXè siècle, le bourg de Plouezoc’h comptait mille sept cents habitants (un peu plus qu’aujourd’hui), essentiellement des familles de métayers, familles qui pouvaient être très nombreuses. Quelques-unes avaient réussi à acheter leurs terres, on les appelait les « propriétaires-cultivateurs ». Ils étaient un peu l’équivalent des « juloded », ces riches paysans du Léon, du côté de Landivisiau - Saint Thégonnec. Au Dourduff-en-mer, le port de Plouezoc’h, à l’entrée de la rivière de Morlaix, à l’endroit où se jette la petite rivière du Dourdu dans la baie de Morlaix, c‘est le territoire des marins, des pêcheurs, une population qui ne se mélange pas aux paysans. Tout le monde se retrouve, pourtant, à la messe du dimanche dans la splendide église paroissiale, construite deux cents ans auparavant (1642), témoin de la richesse passée de cette partie extrême-occidentale du pays Trégorrois. La destinée de ce bourg aurait pu être toute autre. Le Dourduff-en-mer était réputé depuis plusieurs centaines d’années pour son chantier naval, qui avait construit le fameux navire La Cordelière, sous le Duc de Bretagne François II, en 1487, et dont sa fille, la future Duchesse Anne, fut la marraine. Commandée par Hervé de Porzmoguer, la grande caraque de 200 canons et mille hommes d’équipage, sombra en 1512 au large de la pointe Saint Mathieu, se faisant exploser et entraînant dans son naufrage celui du navire anglais ennemi Régent, qui l’abordait. Deux cents ans plus tard, un projet d’aménagement d’un grand port au Dourduff, vit le jour, au moins sur le papier. En 1733, le lieutenant général de l’Amirauté de Tréguier, Laurent Dopuglas Provost de Boisbilly, rédigea un mémoire dans lequel il proposait « de faire avec une très médiocre dépense un bassin dans la baye de Morlaix, dans une anse où bras de mer nommé la rivière de Dourdu, ou passage de Bellair, au moyen duquel le port de Morlaix...

Erscheint lt. Verlag 28.12.2020
Sprache französisch
Themenwelt Literatur Biografien / Erfahrungsberichte
ISBN-10 2-322-22856-7 / 2322228567
ISBN-13 978-2-322-22856-0 / 9782322228560
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