La Legende des Siecles (eBook)

(Autor)

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2018
528 Seiten
Seltzer Books (Verlag)
978-1-4553-5110-7 (ISBN)

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La Legende des Siecles -  Victor Hugo
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Poème de livre classique, publié à l'origine en 1859. Le poème est en français; la préface est en anglais. Selon Wikipédia: «La Légende des siècles est un recueil de poèmes de Victor Hugo, conçu comme une immense représentation de l'histoire et de l'évolution de l'humanité, écrite par intermittence entre 1855 et 1876, tandis que Victor Hugo exilé travaillait sur de nombreux autres projets. Des poèmes ont été publiés en trois séries en 1859, 1877 et 1883. Témoin d'un talent poétique inégalé dans lequel tout l'art de Hugo est évident, la Légende des Siècles est souvent considérée comme la seule véritable épopée française et, selon la formulation de Baudelaire, la seule Épopée moderne possible Le poète rêveur contemple le «mur des siècles», indistinct et terrible, sur lequel sont dessinées des scènes du passé, du présent et du futur, et où l'on peut voir toute la longue procession de l'humanité. de ces scènes, fugitivement perçu et entrecoupé de visions terrifiantes.Hugo ne cherchait ni l'exactitude historique ni l'exhaustivité, il se concentrait plutôt sur des figures obscures, habituelles ses propres inventions, qui incarnaient et symbolisaient leurs époques. En se proclamant dans la préface de la première série, «c'est de l'histoire, espionnée à la porte de la légende». Les poèmes, tour à tour lyriques, épiques et satiriques, forment une vision de l'expérience humaine, cherchant moins à résumer qu'à illustrer l'histoire de l'humanité, et à témoigner de son long voyage des ténèbres à la lumière. Wikipedia: 'Victor-Marie Hugo (26 février 1802 - 22 mai 1885) était un poète, dramaturge, romancier, essayiste, artiste visuel, homme d'État, activiste des droits de l'homme et représentant du mouvement romantique en France. En France, la renommée littéraire de Hugo vient d'abord de sa poésie, mais repose aussi sur ses romans et ses réalisations dramatiques. '

SULTAN MOURAD


 

I

 

  Mourad, fils du sultan Bajazet, fut un homme

  Glorieux, plus qu'aucun des Tibères de Rome;

  Dans son sérail veillaient les lions accroupis,

  Et Mourad en couvrit de meurtres les tapis;

  On y voyait blanchir des os entre les dalles;

  Un long fleuve de sang de dessous ses sandales

  Sortait, et s'épandait sur la terre, inondant

  L'orient, et fumant dans l'ombre à l'occident;

  Il fit un tel carnage avec son cimeterre

  Que son cheval semblait au monde une panthère;

  Sous lui Smyrne et Tunis, qui regretta ses beys,

  Furent comme des corps qui pendent aux gibets;

  Il fut sublime; il prit, mêlant la force aux ruses,

  Le Caucase aux Kirghis et le Liban aux Druses;

  Il fit, après l'assaut, pendre les magistrats

  D'Éphèse, et rouer vifs les prêtres de Patras;

  Grâce à Mourad, suivi des victoires rampantes,

  Le vautour essuyait son bec fauve aux charpentes

  Du temple de Thésée encor pleines de clous;

  Grâce à lui, l'on voyait dans Athènes des loups,

  Et la ronce couvrait de sa verte tunique

  Tous ces vieux pans de murs écroulés, Salonique,

  Corinthe, Argos, Varna, Tyr, Didymothicos,

  Où l'on n'entendait plus parler que les échos;

  Mourad fut saint; il fit étrangler ses huit frères;

  Comme les deux derniers, petits, cherchaient leurs mères

  Et s'enfuyaient, avant de les faire mourir

  Tout autour de la chambre il les laissa courir;

  Mourad, parmi la foule invitée à ses fêtes,

  Passait, le cangiar à la main, et les têtes

  S'envolaient de son sabre ainsi que des oiseaux;

  Mourad, qui ruina Delphe, Ancyre et Naxos,

  Comme on cueille un fruit mûr tuait une province;

  Il anéantissait le peuple avec le prince,

  Les temples et les dieux, les rois et les donjons;

  L'eau n'a pas plus d'essaims d'insectes dans ses joncs

  Qu'il n'avait de rois et de spectres épiques

  Volant autour de lui dans les forêts de piques;

  Mourad, fils étoilé de sultans triomphants,

  Ouvrit, l'un après l'autre et vivants, douze enfants

  Pour trouver dans leur ventre une pomme volée;

  Mourad fut magnanime; il détruisit Élée,

  Mégare et Famagouste avec l'aide d'Allah;

  Il effaça de terre Agrigente; il brûla

  Fiume et Rhode, voulant avoir des femmes blanches;

  Il fit scier son oncle Achmet entre deux planches

  De cèdre, afin de faire honneur à ce vieillard;

  Mourad fut sage et fort; son père mourut tard,

  Mourad l'aida; ce père avait laissé vingt femmes,

  Filles d'Europe ayant dans leurs regards des âmes,

  Ou filles de Tiflis au sein blanc, au teint clair;

  Sultan Mourad jeta ces femmes à la mer

  Dans des sacs convulsifs que la houle profonde

  Emporta, se tordant confusément dans l'onde;

  Mourad les fit noyer toutes; ce fut sa loi.

 

         *       *       *       *       *

 

  D'Aden et d'Erzeroum il fit de larges fosses,

  Un charnier de Modon vaincue, et trois amas

  De cadavres d'Alep, de Brousse et de Damas;

  Un jour, tirant de l'arc, il prit son fils pour cible,

  Et le tua; Mourad sultan fut invincible;

  Vlad, boyard de Tarvis, appelé Belzébuth,

  Refuse de payer au sultan son tribut,

  Prend l'ambassade turque et la fait périr toute

  Sur trente pals, plantés aux deux bords d'une route;

  Mourad accourt, brûlant moissons, granges, greniers,

  Bat le boyard, lui fait vingt mille prisonniers,

  Puis, autour de l'immense et noir champ de bataille,

  Bâtit un large mur tout en pierre de taille,

  Et fait dans les créneaux, pleins d'affreux cris plaintifs,

  Maçonner et murer les vingt mille captifs,

  Laissant des trous par où l'on voit leurs yeux dans l'ombre,

  Et part, après avoir écrit sur leur mur sombre:

  'Mourad, tailleur de pierre, à Vlad, planteur de pieux.'

  Mourad était croyant, Mourad était pieux;

  Il brûla cent couvents de chrétiens en Eubée,

  Où par hasard sa foudre était un jour tombée;

  Mourad fut quarante ans l'éclatant meurtrier

  Sabrant le monde, ayant Dieu sous son étrier;

  Il eut le Rhamséion et le Généralife;

  Il fut le padischah, l'empereur, le calife,

  Et les prêtres disaient; 'Allah! Mourad est grand.'

 

II

 

  Législateur horrible et pire conquérant,

  N'ayant autour de lui que des troupeaux infâmes,

  De la foule, de l'homme en poussière, des âmes

  D'où des langues sortaient pour lui lécher les pieds,

  Loué pour ses forfaits toujours inexpiés,

  Flatté par ses vaincus et baisé par ses proies,

  Il vivait dans l'encens, dans l'orgueil, dans les joies

  Avec l'immense ennui du méchant adoré.

 

  Il était le faucheur, la terre était le pré.

 

III

 

  Un jour, comme il passait à pied dans une rue

  A Bagdad, tête auguste au vil peuple apparue,

  A l'heure où les maisons, les arbres et les blés

  Jettent sur les chemins de soleil accablés

  Leur frange d'ombre au bord d'un tapis de lumière,

  Il vit, à quelques pas du seuil d'une chaumière,

  Gisant à terre, un porc fétide qu'un boucher

  Venait de saigner vif avant de l'écorcher;

  Cette bête râlait devant cette masure;

  Son cou s'ouvrait, béant d'une affreuse blessure;

  Le soleil de midi brûlait l'agonisant;

  Dans la plaie implacable et sombre, dont le sang

  Faisait un lac fumant à la porte du bouge,

  Chacun de ses rayons entrait comme un fer rouge;

  Comme s'ils accouraient à l'appel du soleil,

  Cent moustiques suçaient la plaie au bord vermeil;

  Comme autour de leur lit voltigent les colombes,

  Ils allaient et venaient, parasites des tombes,

  Les pattes dans le sang, l'aile dans le rayon;

  Car la mort, l'agonie et la corruption

  Sont ici-bas le seul mystérieux désastre

  Où la mouche travaille en même temps que l'astre;

  Le porc ne pouvait faire un mouvement, livré

  Au féroce soleil, des mouches dévoré;

  On voyait tressaillir l'effroyable coupure;

  Tous les passants fuyaient loin de la bête impure;

  Qui donc eût eu pitié de ce malheur hideux?

  Le porc et le sultan étaient seuls tous les deux;

  L'un torturé, mourant, maudit, infect, immonde;

  L'autre, empereur, puissant, vainqueur; maître du monde,

  Triomphant aussi haut que l'homme peut monter,

  Comme si le destin eût voulu confronter

  Les deux extrémités sinistres des ténèbres.

  Le porc, dont un frisson agitait les vertèbres,

  Râlait, triste, épuisé, morne; et le padischah

  De cet être difforme et sanglant s'approcha,

  Comme on s'arrête au bord d'un gouffre qui se creuse;

  Mourad pencha son front sur la bête lépreuse,

  Puis la poussa du pied dans l'ombre du chemin,

  Et, de ce même geste énorme et surhumain

  Dont il chassait les rois, Mourad chassa les mouches.

  Le porc mourant rouvrit ses paupières farouches,

  Regarda d'un regard ineffable, un moment,

  L'homme qui l'assistait dans son accablement;

  Puis son oeil se perdit dans l'immense mystère;

  Il expira.

 

IV

 

           Le jour où ceci sur la terre

  S'accomplissait, voici ce que voyait le ciel:

 

  C'était dans l'endroit calme, apaisé, solennel,

  Où luit l'astre idéal sous l'idéal nuage,

  Au delà de la vie, et de l'heure, et de l'âge,

  Hors de ce qu'on appelle espace, et des contours

  Des songes qu'ici-bas nous...

Erscheint lt. Verlag 1.3.2018
Sprache französisch
Themenwelt Literatur Lyrik / Dramatik Lyrik / Gedichte
ISBN-10 1-4553-5110-5 / 1455351105
ISBN-13 978-1-4553-5110-7 / 9781455351107
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