De la praxis de la théorie à la pratique de la psychanalyse (eBook)

- et inversement.

Osvaldo Cariola (Herausgeber)

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2024
368 Seiten
BoD - Books on Demand (Verlag)
978-87-430-2294-7 (ISBN)

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De la praxis de la théorie à la pratique de la psychanalyse -
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Actes de la sixième rencontre pour la psychanalyse. Marseille les 4, 5 et 6 juin 2022

PRÉSENTATION


La Biennale de Marseille, programmée originairement pour 2021, a dû être reportée à l'année suivante à cause de la pandémie du virus dit SARS-CoV-2 qui a ravagé le monde entier. Nous avons donc été bien satisfaits de nous rencontrer en 2022, après le confinement, et de continuer notre travail.

La Covid-19, nom de la maladie, a souligné à sa façon l'importance du thème retenu pour la rencontre marseillaise. Car la question du rapport entre la théorie et la praxis ne se pose pas seulement pour la psychanalyse. Elle est présente dans tout praticable, puisque les faits, pour le dire ainsi, sont inaccessibles sans leur soubassement théorique.

Or ceci, non pas parce qu'une sagacité épistémologique quelconque se fait jour (de l'ordre « théorie de la connaissance », par exemple), pour s'occuper de l'établissement des dits « faits », mais plutôt parce que les faits n'ont simplement pas lieu sans qu'un schématisme spécifique n'agisse de manière antécédente. La question de la « théorie » et la « pratique » a surement à voir avec le statut qu'on donne au schématisme sous-jacent.

Il est certain que la pandémie a été l'effet d'un changement écologique. On peut discuter par quels chemins l'événement est passé, mais c'est indiscutable qu'il est la conséquence directe du système de production qui règne actuellement. Et les limites de croissance « normales » de ce système sont, dans l'ensemble, déjà atteintes. Aujourd'hui il ne peut compter pour sa survie que sur la prédation « extractiviste » « globalisée » à tous les niveaux. D'où la dévastation généralisée qui progresse (soit par le biais de guerres, soit par les destructions écologiques, soit du fait des pénuries qui impliquent diverses migrations, soit par l'invasion de la rationalité dite numérique qu'on subit bon gré mal gré — ce qui, au fond, revient au même). Est-ce là la seule possibilité de « progrès » (les « alternatives » fumeuses de colonisation d'autres planètes ne sont tout simplement que des délires politiques, voire scientifiques)?

Le capitalisme —dit aujourd'hui « néo-libéral » par un forçage des mots, car il n'y a rien de libéral là-dedans—, évolue à présent dans sa version la plus meurtrière, car il réduit la récursivité fondatrice en pure répétition itérative, ce qui ne fait que charrier la mort réelle (par entropie généralisée) avec elle.

La question majeure, politiquement parlant (ceci au sens noble du terme, quand par « politique » on entend l'art de conserver la vie), est de savoir comment on peut éviter que le mode de production dominant, sinon le seul existant, emporte ladite vie dans l'autodestruction que sa fuite en avant prédicative suscite.

Tout cela importe à la psychanalyse, ne serait-ce que parce qu’elle est précisément apparue dans la deuxième moitié du XIXème siècle en réaction au malaise du sujet face au déploiement de la civilisation industrielle.

La situation aujourd'hui montre que les choses n'ont pas changé, mais, au contraire, elles ont empiré. Le processus de destruction des conditions d'existence du sujet, dont l'industrialisation se nourrit, continue en effet son élan colonisateur et mortifère de tous les aspects de la vie. Même le plus intime de l'homme est aujourd'hui soumis au pillage, avec comme conséquence à terme l'assèchement de la récursivité inconsciente. Le capitalisme cognitif n'est assurément pas une simple métaphore.

Or, nous dit-on, tout cela tiendrait au fait que la « théorie du choix rationnel » fait simplement son travail « scientifique » en tant qu'élaboration doctrinale d'une pratique —dite de nos jours « néo-libérale », pour y insister — présentée à son tour comme simple corollaire « inévitable » de cette théorie. Chacune justifierait donc l'autre.

C'est ici qu'on a tout intérêt à saisir l'importance du problème du schématisme tel que René Lew nous le propose.

Aussi bien la « théorie » et la « pratique » sont habituellement présentées comme étant chacune dans son domaine propre, avec comme seul principe de cohérence la concomitance entre elles. Et la « théorie scientifique » énonce que la « pratique » confirmerait (ou corrigerait) ce que cette « théorie scientifique » pourrait formuler de ce que « l'empirique » doit nous montrer, le tout fonctionnant dans le meilleur des mondes. Il nous faut quand même réaliser qu'il n'en est rien. Car elles ne sont pas liées par un rapport « naturel » (à corriger, préciser, calibrer, etc.), mais chacune est le résultat des hypothèses qui leur donnent un semblant de consistance. Les deux axes ne sont ainsi que des versants extensionnels d'un même procès.

C’est là l’enjeu véritable qu'il s’agit pour nous d’envisager. À savoir, montrer comment ni la « théorie » ni la « pratique » ne peuvent faire fi des présupposés (Vorannahmen) qui fonctionnent comme soubassement, et ceci en termes de nomination.

C'est pour cela que René Lew parle du schématisme1 comme d’une théorie en acte. Ce qui, à mon sens, veut dire que le choix de telle ou telle pratique (incluant la pratique théorique) se soutient d'un choix de schématisme qui en prend acte, sans avoir besoin d'une formulation explicite, même au contraire. Pour fixer les idées : tout choix conscient est tributaire des choix inconscients qui le soutiennent. Autrement dit, —et pour le dire avec Freud— tout choix est lié à la théorie sexuelle infantile qui l'organise.

Un exemple venu d'un domaine proche, mais qui nous concerne (ne serait-ce que parce que la psychanalyse est sortie historiquement de ce cadre-là), illustre assez bien le problème.

La nomenclature proposée par le DSM se prétend, comme on sait, athéorique pour pouvoir se dire « scientifique » (parce que sa pratique se soutiendrait du fait empirique lui-même, etc.). Il n'est évidemment pas ardu de montrer que ladite position « a-théorique » est en soi-même une théorie. Minable dans son indigence, oui, mais théorie de toute façon. Ce qui est plus intéressant, c'est de se pencher sur le schématisme qui la soutient, qui, dans ce cas, correspond à un anhistorisme farouche.

Et ceci opère tant dans son approche du patient concret, qui cesse dès lors d'être considéré dans sa particularité pour devenir un fait statistique, que dans ce qui subsiste de la position du psychiatre qui, finalement, est réduit à la condition d'opérateur machinique d'un protocole fait d'un questionnaire à choix multiples (QCM), sorti directement des techniques de marketing et justifié là encore par la théorie du choix rationnel.

La disparition pure et simple de l'histoire, ici sous la forme de l'évacuation de l'anamnèse, est liée à la promotion d'une idéologie des « ressources humaines » (dont Johann Chapoutot a montré noir sur blanc comment elle relève de la « Révolution culturelle » du national-socialisme), redoublée de nos jours par l'introduction dans les années 60 du siècle dernier de l'idée de « capital humain », qui, elle, se présente carrément comme une façon inédite d’appréhender l’individu dans ledit marché du travail. C’est dire que le problème de l'exploitation avérée fondant le système de production actuel est évacué ; et la vie est réduite aux designs du mythe du marché et suppose comme une donnée non-questionnable que l'humain doit fonctionner selon les critères dudit capital financier.

C'est évident : derrière le soi-disant a-théoricisme promu par le DSM, il y a tout un système de présupposés que ne se disent pas. Non pas parce qu'on s'efforce nécessairement de les cacher, mais tout simplement parce qu'ils sont pris comme des données de base (Grundgesetze ). Au fond, ce qui constitue l'idée de départ du schématisme de la psychiatrie actuelle, c'est la conception de l'humain comme matière première (voire « nature »), matière à extraire (voire à produire), à exploiter, à vendre, à échanger, à anéantir s’il le faut. Et, c'est pour cela que le mot d'ordre de cette entreprise n'est autre que celui de l'adaptation....

Erscheint lt. Verlag 7.8.2024
Reihe/Serie Biennale de la psychanalyse
Sprache französisch
Themenwelt Geisteswissenschaften Psychologie Psychoanalyse / Tiefenpsychologie
Schlagworte Jacques Lacan • Psychanalyse • René Lew • sciences imprédicatives • Sigmund Freud
ISBN-10 87-430-2294-4 / 8743022944
ISBN-13 978-87-430-2294-7 / 9788743022947
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